Question de M. PLASAIT Bernard (Paris - RI) publiée le 18/09/1997

M. Bernard Plasait attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'importance de la contribution des universités au renouvellement de l'offre des formations supérieures. En effet, à sa manière, l'enseignement supérieur contribue dans une certaine mesure au chômage des jeunes en refusant de se préoccuper de l'évolution des perspectives générales du marché de l'emploi, alors qu'il serait sans doute de sa responsabilité d'inventer des formations qui optimiseraient les chances des étudiants de trouver un métier. Il serait aussi souhaitable de prévoir un élargissement de l'offre de formation en développant des enseignements thématiques répondant notamment aux besoins collectifs nouveaux (en matière d'environnement, de santé publique et de politique urbaine) et qui pourraient faire l'objet de diplômes d'études universitaires générales (DEUG) multidisciplinaires. Enfin, il serait utile que chaque université définisse une politique de l'emploi permettant de préciser les finalités des formations, d'assurer le suivi des flux d'étudiants et de l'insertion professionnelle des diplômés, et d'évaluer l'adaptation des formations offertes à l'environnement économique et social. En conséquence, sachant que l'organisation des études supérieures reste commandée par l'offre des filières existantes et par l'attitude des enseignants, qui tendent naturellement à privilégier leur propre discipline au détriment de formations nouvelles, et à s'opposer à la pluridisciplinarité des formations de premier cycle, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les orientations nouvelles qu'il entend développer en la matière.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 19/02/1998

Réponse. - Il convient tout d'abord de rappeler que la période actuelle est marquée par un accroissement important du nombre des sortants de l'enseignement supérieur. Ce nombre était de 367 000 en 1995, représentant un peu plus de 50 % des sortants du système éducatif, traduisant ainsi les effets de la massification des effectifs d'étudiants enregistrés ces dernières années. S'il est vrai que les conditions d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur qui étaient auparavant très favorabales (taux chômage de 4,5 % en 1991 pour les diplômés de 1988) se sont dégradées, notamment sous l'effet du retournement de la conjoncture économique, une étude réalisée par le CEREQ en mars 1997 sur les diplômés de 1994 montre que la situation s'est amélioreée après une période difficile en 1992. Cette étude montre en effet que l'insertion professionnelle des étudiants diplômés en 1994 a été caractérisée, d'une part, par un accès à l'emploi un peu difficile. Trois ans après leur sortie du système éducatif, les diplômés de 1994 s'insèrent mieux que ceux de 1992. Leur taux de chômage était de 9,3 % contre 11,5 % pour les diplômés de 1992. Ils sont également plus nombreux à accéder à un contrat à durée indéterminée. Elle a été caractérisée, d'autre part, par un accès à des emplois " cadres " aussi nombreux et mieux rémunérés que pour les diplômés de 1992. La part des emplois de cadres obtenus au bout de trois ans est identique à celle des diplômés de 1992 (41 %), les rémunérations proposées à l'embauche sont plus élevées et retrouvent en francs courants leur niveau de 1991. Devant le retournement de la conjoncture de 1992-1993, le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, conscient de son rôle dans le domaine de l'insertion professionnelle des étudiants, a impulsé des actions visant à accompagner les efforts des établissements en mobilisant les acteurs nationaux concernés, tels que les branches professionnelles et des organismes experts comme l'Agence pour l'emploi des cadres. Pour leur part, les universités se sont efforcées de mieux adapter leur offre de formation aux besoins du marché, grâce à une meilleure connaissance des secteurs porteurs d'emplois due à une politique de rapprochement local avec les entreprises de leur environnement et au plan national avec les grandes branches professionnelles ; de mieux aider les étudiants à s'insérer en les sensibilisant très tôt à la nécessité de construire un projet professionnel et de connaître les techniques de recherche d'emploi (organisation d'actions d'information sur les débouchés, réalisation de premières expériences professionnelles, aide à la construction du projet professionnel et à la recherche d'emploi à la sortie du système éducatif) et de mieux suivre l'insertion professionnelle de leurs étudiants. Plus de soixante-dix établissements se sont dotés en quelques années d'observatoires de suivi de cursus et d'insertion professionnelle des étudiants sur lesquels ils effectuent des observations régulières de leur insertion.

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