Question de M. BOYER Jean (Isère - RI) publiée le 18/09/1997
M. Jean Boyer appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les distorsions fiscales existant au regard des régimes de TVA applicables aux différents modes de restauration. Les ventes à consommer sur place, qui caractérisent essentiellement la restauration classique, fleuron de notre patrimoine culturel et touristique, sont assujetties au taux de 20,60 %, tandis que celui des ventes à emporter est de 5,5 %. De plus, le système fiscal pénalise les entreprises les plus utilisatrices de main-d'oeuvre. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il compte prendre pour remédier à cette regrettable situation.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 27/11/1997
Réponse. - La directive 92/77/CEE du 19 octobre 1992 relative au rapprochement des taux de TVA ne permet pas d'appliquer un taux de TVA autre que le taux normal à la restauration. Dans ces conditions, toutes les opérations de vente à consommer sur place sont, quels que soient leur forme, leur appellation ou l'établissement dans lequel elles sont réalisées, soumises au taux normal de la TVA. Seules les ventes à emporter de produits alimentaires ou de plats préparés bénéficient du taux réduit de la TVA. Cette différence s'explique par le fait qu'un restaurateur ne livre pas un produit mais assure une prestation caractérisée par la pluralité des services offerts aux clients. Seuls les Etats membres qui, au 1er janvier 1991, appliquaient à la restauration un taux réduit ont été autorisés à le maintenir à titre transitoire. En revanche, les pays qui, comme la France, appliquaient à cette date le taux normal ne peuvent pas appliquer un taux réduit. Il est rappelé que l'Allemagne, la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède appliquent aux opérations de vente à consommer sur place des taux de TVA compris entre 15 et 25 %. Il n'y a donc pas d'exception française dans ce domaine. Il n'est pas envisagé d'ajouter les opérations de ventes à consommer sur place à la liste des biens et services auxquels les Etats membres peuvent appliquer un taux réduit de TVA. En tout état de cause, une modification de la directive ne peut s'effectuer qu'à l'initiative de la Commission et requiert, s'agissant de la fiscalité, l'unanimité des Etats membres. En outre, cette mesure présenterait un coût budgétaire supérieur à 20 milliards de francs par an qui n'est pas compatible avec les contraintes budgétaires. Cela étant, le Gouvernement est très attentif à la situation du secteur de la restauration et examinera avec la plus grande attention dans le cadre des contraintes budgétaires et communautaires déjà évoquées les mesures qui pourraient lui être proposées.
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