Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 11/09/1997
M. Serge Mathieu appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'intérêt et l'importance de la récente étude publiée dans l'hebdomadaire britannique The Lancet (9 août 1997) relative au développement de l'obésité en Europe, et singulièrement en France. Comme le souligne cette étude, la médecine clinique et l'épidémiologie ont amplement démontré que l'obésité constitue un danger dans la mesure où elle augmente, de manière massive, le risque d'apparition de diverses complications liées au diabète, à l'hypertension artérielle et aux affections cardio-neuro-vasculaires. " Le coût économique de l'obésité, au regard des estimations les plus prudentes, équivaut entre 3 % et 8 % du total des dépenses de soins dans des pays comme la Finlande, les Pays-Bas, la France, etc. ". Il lui demande de lui préciser la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle, dans le cadre du secrétariat d'Etat à la santé puisque, contrairement à certaines idées trop répandues, l'obésité ne renvoie pas qu'à des initiatives thérapeutiques individuelles basées sur des prescriptions médicamenteuses, standardisées à visée anorexigène, accompagnées de vagues recommandations diététiques mais, au contraire, à une véritable politique de la santé.
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 08/10/1998
Réponse. - Comme le souligne l'honorable parlementaire, on observe partout dans le monde une augmentation relativement rapide du nombre des obèses. La situation de la France n'est toutefois pas comparable à celle d'autres pays, comme par exemple aux Etats-Unis. La prévalence de l'obésité en France est estimée à 8 %. Le développement de l'obésité est une conséquence de l'évolution récente de facteurs culturels et comportementaux : multiplication des lieux de restauration rapide, perte progressive des repères chronologiques pour les repas,... Aussi, la prévention de l'obésité passe par deux axes principaux : promouvoir une alimentation équilibrée quantitativement et qualitativement, à un rythme adéquat, et favoriser la pratique d'une activité physique régulière. A cette fin les programmes scolaires intègrent l'éducation pour la santé, au premier rang de laquelle est placée l'éducation nutritionnelle. Ces recommandations concernent également la prévention des maladies cardio-vasculaires et du diabète. La ministre de l'emploi et de la solidarité et le secrétaire d'Etat à la santé ont rendu public un rapport du haut comité de la santé publique sur le diabète, qui insiste particulièrement sur l'importance qui doit être accordée à l'éducation nutritionnelle des patients qui souffrent d'un diabète gras. Ce rapport a été présenté à la conférence nationale de santé de juin 1998. L'avis du haut comité sera diffusé largement auprès des sociétés savantes et des praticiens. Enfin, les actions en matière de nutrition et d'éducation nutritionnelle sont une des priorités retenues par le comité français d'éducation pour la santé.
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