Question de M. RENAR Ivan (Nord - CRC) publiée le 31/07/1997

M. Ivan Renar attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la remise en cause du service civil des objecteurs de conscience. En effet, le précédent gouvernement a diminué de 32 % le budget de cette forme de service national. Depuis le 15 janvier, les indemnités et les soldes ne sont plus prises en compte par l'Etat, les associations et organismes d'accueil des objecteurs ayant à leur charge chaque mois 1 700 francs par personne. Face à cette situation imposée sans concertation, nombreuses sont les associations ayant dû renoncer à accueillir des objecteurs, faute de moyens financiers. Ainsi, selon les régions, les offres sont baissées de 20 à 60 % menaçant de fait l'existence même de ce service civil. Les organismes d'accueil et associations se sont prononcés pour un retrait de cette mesure gouvernementale. Ils souhaiteraient en outre qu'un véritable débat national soit lancé sur le problème des objecteurs de conscience et leur statut. En conséquence, il lui demande les suites qu'elle compte donner à ces demandes.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 11/12/1997

Réponse. - Le service civil des objecteurs de conscience concerne actuellement plus de 14 000 appelés ayant pour vocation de servir dans le cadre des administrations de l'Etat et des collectivités territoriales ou au sein d'organismes à caractère social ou humanitaire assurant une mission d'intérêt général. L'augmentation sensible ces dernières années du nombre des jeunes gens admis à satisfaire aux obligations du service national en qualité d'objecteur de conscience est à l'origine de difficultés rencontrées par certains d'entre eux quant à la recherche d'un poste de travail susceptible de leur être attribué. La mesure prise par le précédent gouvernement tendant à faire participer les organismes à la prise en charge financière des intéressés a pu amplifier ces difficultés, certaines structures ayant de fait limité le nombre des appelés accueillis. Toutefois, les conditions de préparation du budget 1998 n'ont pas permis de revenir sur cette disposition. Le Gouvernement est cependant conscient de la nécessité de résorber les dettes importantes accumulées ces dernières années à l'égard des structures d'accueil et s'emploie à tout mettre en oeuvre pour assurer un meilleur remboursement. C'est pourquoi un effort significatif sera fait en ce sens dans le cadre du collectif budgétaire de fin d'année. La reprise récente de la procédure d'agrément des organismes souhaitant bénéficier de la présence de ces jeunes et la déconcentration auprès des préfets de département de ce type de décision permettent, semble-t-il, une nouvelle progression du nombre des postes offerts et contribuent à la résolution de ces difficultés. En outre, une circulaire vient récemment d'être adressée aux directeurs régionaux des affaires sanitaires et sociales afin de prendre en compte, comme temps de service, la période comprise entre la date d'incorporation et la date réelle d'affectation des jeunes auprès des organismes ; cette mesure évitera que les conséquences des modifications du système de prise en charge ne pénalisent, de surcroît, les jeunes.

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