Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - RI) publiée le 24/07/1997
M. José Balarello attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie à propos de certaines découvertes scientifiques concernant l'apprentissage de la lecture dans les écoles primaires. Les travaux du professeur Roger-Wolcott Sperry, prix Nobel de médecine et de physiologie, et ceux de docteur Wettstein-Badour apportent la preuve que la méthode de lecture actuellement utilisée dans 99 % des classes de cours préparatoire, dite " méthode globale ou semi-globale " fait que le cerveau de l'enfant opère de la même façon selon que l'enfant est en présence d'un mot ou d'une photo. Ces travaux montrent qu'environ 50 % des enfant apprenant à lire par cette méthode présentent des troubles de schématisation ou d'orientation dans l'espace, de mémorisation ou de maturité, et courent parfois des risques majeurs de dyslexie. La solution proposée par ces scientifiques est l'application de la méthode des lettres ou syllabique, qui, même si elle est plus fastidieuse et moins ludique, permettrait de revenir à un taux d'echec normal de 10 à 15 %. Cette méthode est d'ailleurs celle utilisée par les orthophonistes avec les enfants en rééducation. Il lui demande donc quelles mesures pratiques il entend appliquer lors de la prochaine rentrée scolaire et lui suggère la réintroduction à l'essai dans quelques académies, en concertation avec les syndicats d'enseignants, de la méthode syllabique, afin de pouvoir comparer les effets des différentes méthodes sur l'évolution du nombre des cas dits " pathologiques " dans nos écoles primaires.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/11/1997
Réponse. - Des informations recueillies par le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie notamment auprès du professeur José Junca de Moraïs, membre de l'Observatoire national de la lecture, il ressort que les travaux du professeur Roger-Wolcott Sperry ont porté sur les compétences des hémisphères cérébraux chez des sujets adultes commissurotomisés. Bien que l'importance de ses travaux doive être reconnue, ils ne sont pas pertinents sur la question du choix d'une méthode d'apprentissage de la lecture. L'examen des travaux publiés à ce sujet ne permet pas de confirmer les informations véhiculées par les médias au sujet de l'incidence des risques que l'emploi d'une méthode globale ou même semi-globale ferait courir aux élèves. Avant qu'une position ne soit prise en cette matière, il est indispensable d'analyser de manière approfondie les résultats des travaux de la recherche, à leur source, c'est-à-dire dans les revues scientifiques reconnues, dirigées par des experts, et soumises au contrôle des publications par des pairs. C'est ce travail que réalise actuellement l'Observatoire national de la lecture, lequel comprend des psychologues spécialisés dans la cognition et les apprentissages linguistiques, des sociologues, des pédagogues, des rééducateurs et des neuroscientifiques. Un rapport sur l'apprentissage pédagogique est en voie d'élaboration et devrait être transmis au ministre chargé de l'enseignement scolaire au début de l'année prochaine.
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