Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 10/07/1997
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité l'affirmation, pour le moins provocatrice, d'un ancien ministre, député des Hauts-de-Seine, page 3, colonne 1, du numéro 245 de L'Elu local, revue du mouvement national des élus locaux, selon laquelle : " Au cours des vingt dernières années on n'a pas cessé d'augmenter les aides à l'emploi sans qu'il y ait, en contrepartie, une baisse du chômage " et " En définitive, 20 ans de politique de l'emploi ne font que démontrer l'existence d'une corrélation parfaite entre l'augmentation des dépenses publiques et celle du chômage. " Il lui demande quelle est sa réaction à ces affirmations et aux statistiques sur lesquelles elles tentent de se fonder et si elle envisage, comme le maire d'Issy-les-Moulineaux le lui suggère, de " mettre fin au financement aveugle, tel qu'il se pratique aujourd'hui, des aides à l'emploi et remettre en question les structures et les circuits existants. "
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 25/06/1998
Réponse. - Il est abusif de dresser un constat d'échec global de la politique de l'emploi au motif qu'elle n'aurait pas abouti à une réduction du chômage. La recherche d'une pleine efficacité de la politique de l'emploi dépasse le cadre de la stricte mise en uvre des mesures pour l'emploi, elle passe par la définition d'une stratégie, que le Gouvernement a mise en place, et qui repose sur deux éléments principaux. Dynamiser l'emploi grâce : au retour à une croissance économique forte qui devrait être de l'ordre de 3 %, cette année, et générer de nombreux emplois nouveaux ; à la réduction du temps de travail qui aura une contribution importante dans le processus global des créations d'emplois dans l'économie selon les différentes évaluations économétriques qui ont été réalisées sur cette question ; à la création, dans le cadre du programme nouveaux services - nouveaux emplois, de 350 000 emplois pour les jeunes en trois ans qui répondent à la double nécessité de lutter contre le chômage des jeunes et de permettre la solvabilisation d'activités émergentes et de répondre à des besoins collectifs non satisfaits. Recentrer les dispositifs d'aides sur les populations en grande difficulté. Le retour à une croissance forte et la création de nombreux emplois ne résoudront pas brusquement les phénomènes de précarité et d'exclusion qui touchent un nombre de plus en plus important de personnes. C'est à ce titre que le Gouvernement a préparé un programme de prévention et de lutte contre les exclusions qui marque un tournant significatif dans la mise en uvre des politiques publiques contre l'exclusion parce qu'il s'agit de la première loi d'orientation en matière d'exclusion et qu'il s'inscrit dans un cadre d'intervention suffisamment long (1998-2000) pour être à la hauteur des défis auxquels notre pays doit répondre. Ensuite, parce qu'il rappelle la responsabilité de l'Etat, garant de la cohésion nationale, aux côtés des régions et des autres collectivités territoriales.
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