Question de M. ABOUT Nicolas (Yvelines - RI) publiée le 10/07/1997
M. Nicolas About attire l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur les différences de traitement qui existent encore en France entre athlètes valides et handicapés et qui se sont révélées de façon particulièrement choquante lors des derniers jeux olympiques d'Atlanta. Bien qu'une première avancée ait été réalisée avec l'ouverture, en 1994, des listes de haut niveau aux athlètes paralympiques, leur faisant bénéficier des mêmes aides financières et sociales que les autres sportifs et favorisant les entraînements mixtes, il semble que des inégalités subsistent encore dans certaines disciplines olympiques. Ainsi, au sein de la fédération française de natation où le contingent d'athlètes paralympiques était le plus important à Atlanta, les participants handicapés n'ont pas pu bénéficier du même nombre de places gratuites pour se rendre aux jeux Olympiques que leurs compatriotes valides (seize contre vingt-cinq dont seulement quatre accompagnateurs). Le nombre d'athlètes paralympiques susceptibles de recevoir une médaille était pourtant bien supérieur à celui des sportifs valides, comme l'ont prouvé les résultats obtenus par la France en natation (25 médailles dont 12 en or, 8 en argent et 5 en bronze). Quand on sait combien la présence d'un accompagnateur peut être cruciale pour une personne handicapée, on ne peut que s'interroger devant un nombre de places aussi faible. D'autre part, il lui demande pourquoi les nageurs paralympiques n'ont pas eu droit à de simples maillots de bain neufs pris en charge par leur fédération pour concourir à ces épreuves, contrairement aux sportifs français valides quelques semaines plus tôt, et à leurs homologues étrangers, manifestement mieux équipés et soutenus financièrement par leurs fédérations. Devant le retard pris par la France en matière de soutien des athlètes handicapés, il lui demande ce qu'elle entend faire pour remédier à ces disparités financières, de moins en moins bien vécues par ceux qui en sont les victimes, à mesure qu'augmente le niveau de ces compétitions sportives. La mise à niveau des aides octroyées à tous les grands sportifs, qu'ils soient valides ou non, contribuerait à la reconnaissance des performances de ces athlètes qui, tout autant que les autres, honorent la France par leurs multiples victoires.
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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 23/10/1997
Réponse. - Le ministère de la jeunesse et des sports fidèle à la politique partenariale qu'il mène avec les fédérations sportives qu'il agrée, travaille avec la Fédération française handisport (FFH) pour développer et organiser les activités physiques et sportives des personnes handicapées tant pour leur épanouissement personnel, que pour favoriser leur reconnaissance et leur insertion dans notre société. Le haut niveau est, à cet égard, une priorité de longue date pour le ministère de la jeunesse et des sports et la FFH qui mène notamment une politique élitiste dans les 17 disciplines handisports reconnues de haut niveau, dont la natation. La sélection de 8 nageurs et 8 nageuses français composant la délégation française aux derniers jeux paralympiques d'Atlanta en 1996 répondait au quota (16 places) imposé à la France par le comité international paralympique, en charge de l'organisation de jeux paralympiques, pour la sélection de natation. Pour cette raison, il n'a pas été possible de retenir un nombre plus important de nageurs. Les 16 nageurs ont chacun reçu une dotation vestimentaire comportant une tenue officielle et la tenue de compétition. Cette dotation fait partie des aides que la fédération française handisport a négociées auprès de ses partenaires privés qui soutenaient sa participation aux jeux paralympiques d'Atlanta, notamment le comité national olympique et sportif français. Le ministère de la jeunesse et des sports a, d'autre part, attribué à la FFH une subvention spécifique de 3,387 millions de francs qui finançait en grande partie la participation de la FFH à ces jeux. La FFH a enfin bénéficié de cadres technniques d'Etats détachés par leur fédération pour la préparation et l'encadrement des athlètes handicapés pendant la durée de jeux paralympiques. Cette subvention spécifique a financé la participation d'une délégation composée de 145 sportifs, 36 cadres et entraîneurs ainsi que de l'encadrement fédéral, soit au total 209 personnes. La politique de haut niveau menée par la FFH et soutenue par le MIS a produit d'excellents résultats, permettant à nos sportifs handicapés de remporter 95 médailles dont 35 en or aux derniers jeux paralympiques. Cette performance place la France au 6e rang mondial derrière les Etats-Unis, l'Australie, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne, alors que la France était confrontée à une augmentation significative (34 % par rapport à 1992) du nombre de nations engagées et à une élévation corrélative du niveau mondial des performances sportives (pas moins de 225 records du monde ont été battus).
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