Question de M. DARNICHE Philippe (Vendée - NI) publiée le 26/06/1997
M. Philippe Darniche appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le nombre inquiétant de suicides dans notre pays, qui ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années. En effet, on déplore 150 000 tentatives par an (en particulier le lundi), soit une toutes les quatre minutes, et 12 000 morts par suicide, soit un décès toutes les quarante minutes. Ce dernier chiffre est supérieur de 50 % à celui des victimes d'accidents de la route et tout particulièrement important dans la tranche d'âge des seize à vingt-cinq ans où le suicide est la deuxième cause de décès après les accidents. Alors même que la France s'avère être l'un des pays du monde industrialisé les plus touchés, elle reste, dans les faits, très en retard en matière de prévention. Au Québec, en Angleterre, des campagnes d'information permettent, semble-t-il, de stabiliser efficacement ce phénomène tragique. En France, des associations prennent d'intéressantes initiatives pour lutter contre ce fléau social. Il lui demande donc quelle politique nationale elle entend mener, en collaboration avec le haut comité de la santé publique, pour la présention du suicide en France.
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 29/10/1998
Réponse. - Depuis dix ans, le nombre de suicides dans la population générale s'élève à 12 000 cas par an environ. Le suicide représente chez les jeunes de quinze à vingt-quatre ans la seconde cause de mortalité, après les accidents. Le suicide chez les jeunes adultes de vingt-cinq à trente-quatre ans est la première cause de mortalité. La tranche d'âge la plus touchée par les tentatives de suicide est celle des quinze/vingt-quatre ans qui commettent un tiers des 12 000 tentatives annuelles. Problème majeur, le thème du suicide a été identifié comme une des dix priorités de santé par les deux premières conférences nationales de la santé, et neuf régions ont engagé des programmes régionaux sur ce thème. Sur le plan national, un programme triennal sur la prévention du suicide en direction des adolescents et des jeunes adultes est engagé. Ses principaux axes sont les suivants : développer une approche globale prenant en compte l'ensemble des dimensions de ce problème complexe de santé publique tant sur le plan de la prévention que de la prise en charge, mettre en place un système de recueil de connaissances épidémiologiques indispensable à la détermination des orientations stratégiques et engager une campagne de communication sur ce thème dans une perspective de prévention.
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