Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 24/04/1997
Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale sur l'abandon de la fabrication de la pilule abortive par Roussel Uclaf. La firme pharmaceutique Roussel Uclaf vient de décider d'arrêter la fabrication de la RU 486, la pilule abortive, utilisée à 80 % par les femmes en France pratiquant des interruptions volontaires de grossesse (IVG) dans un délai de 49 jours d'aménorrhée. Cet abandon est lourd de conséquences pour la santé, les droits des femmes et pour la recherches en général. En effet, cette molécule permettant une interruption volontaire de grossesse est utile à des millions de femmes en France et dans le monde. Son développement au sein du groupe Roussel Uclaf favorisait une continuité de la recherche sur ses dérivés prometteurs dans le traitement de certains cancers, du sida et de la dépendance morphinique... Le groupe ne souhaite s'engager que dans des actions à court terme, rapportant suffisamment de liquidités, et économise au maximum sur la recherche. Pour Roussel Uclaf, tout médicament dont le chiffre d'affaires est inférieur à 2 milliards de francs est abandonné. Dans cette logique, la pilule à laquelle ont recours 50 000 Françaises chaque année n'est donc pas jugé assez rentable. Partageant l'indignation et l'inquiétude des femmes et de nombreuses associations face aux choix de la rentabilité au détriment de la santé et du progrès scientifique et des droits de la femme, je souhaite vous faire connaître ma vive protestation et vous demande d'intervenir très rapidement auprès de Roussel Uclaf pour exiger le maintien et la commercialisation de la pilule abortive RU 486.
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La question est caduque
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