Question de M. MINETTI Louis (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 06/03/1997
M. Louis Minetti attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, de la poste et des télécommunications sur les différents moyens de transports et les dépenses d'énergie afférentes. Dès le mois de juin 1996, lors de la discussion sur la SNCF au Sénat, il avait appelé l'attention de tous sur les problèmes engendrés par " l'entassement " des voitures et camions sur les routes de notre pays. Le stress des emboutaillages, la qualité de vie, les conditions sociales de travail, les dépenses d'énergie... sur tous ces thèmes, des questions ont été posées en séance. Souvent, il a été répondu que des informations existent, que des éléments de réponse sont disponibles. Cependant, aucun document concret n'a été fourni. Des études chiffrées existent-elles concernant la dépense d'énergie pour le transport d'un million de passagers par train, par voiture, par avion... ? Le transport d'un million de tonnes de fret par camion, par train, par péniche... ? Quels documents chiffrés officiels peut-il lui communiquer ?
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Transmise au ministère : Équipement
Réponse du ministère : Équipement publiée le 08/05/1997
Réponse. - Les services du ministère de l'équipement et des transports ont établi, en 1979, un rapport qui présente " les consommations unitaires d'énergie dans les transports " tout en explicitant les problèmes méthodologiques que pose un tel chiffrage. Les résultats de cette étude ont été publiés par la Documentation française en décembre 1979. Une synthèse de chiffres plus récents a été effectuée par la direction des transports de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) dans le document intitulé " Transports-énergie-environnement : le défi ", publié en juillet 1994. L'étude de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie présente l'efficacité énergétique des différentes formes de transport de voyageurs et de marchandises en 1992. L'indicateur retenu est le nombre de voyageurs-kilomètres ou le nombre de tonnes-kilomètres que permet de produire l'équivalent d'un kilogramme de pétrole. Les résultats distinguent, pour le transport de voyageurs, les transports urbains et les transports interurbains et prennent en compte les taux de remplissage effectifs afférents à chacun des modes. Concernant le transport urbain de voyageurs, pour un kilogramme d'équivalent pétrole, sont transportés : 16,2 voyageurs-kilomètres en voiture particulière, 37,8 voyageurs-kilomètres en autobus en province, 41,6 voyageurs-kilomètres en région parisienne, 47,6 voyageurs-kilomètres en train de banlieue et 53,1 voyageurs-kilomètres en réseau express régional en région parisienne. Pour le transport interurbain, sont transportés : 19,5 voyageurs-kilomètres en avion (lignes intérieures), 33,5 voyageurs-kilomètres en voiture particulière, 41,6 voyageurs-kilomètres en train express régional, 54,6 voyageurs-kilomètres en autocar et 82,6 voyageurs-kilomètres en train à grande vitesse. Pour le transport de marchandises, et toujours pour un kilogramme d'équivalent pétrole, on peut transporter : 43,3 tonnes-kilomètres en camion " maxicode " portant un chargement adapté au transport combiné, 57,6 tonnes-kilomètres en camion " maxicode " de 25 tonnes de charge utile (40 tonnes de poids total autorisé en charge), 52,1 tonnes-kilomètres en wagon isolé, 100 tonnes-kilomètres en wagon isolé, 100 tonnes-kilomètres en train complet pour un chargement adapté au transport combiné et 128 tonnes-kilomètres en train complet. Les chiffes précédents mettent clairement en évidence des différences très sensibles de consommation d'énergie entre les différents modes de transport, allant du simple au triple, et même au quadruple pour ce qui concerne le transport interurbain de voyageurs. Les deux facteurs qui déterminent principalement l'efficacité énergétique des différentes formes de transport sont, certes, l'efficacité intrinsèque de chaque mode mais aussi l'optimisation de l'organisation du transport, qui intervient notamment au travers du taux de remplissage. Une stratégie de maîtrise de la consommation d'énergie dans les transports doit donc tenir compte du domaine de pertinence de chaque mode, qui dépend largement de la possibilité au non de regrouper les flux de transport pour améliorer le taux de remplissage du mode de transport considéré et, partant, limite des possibilités de report de trafics d'un mode vers un autre.
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