Question de M. BARBIER Bernard (Côte-d'Or - RI) publiée le 27/02/1997
M. Bernard Barbier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur l'eschevichia coli 0157 H7. Il semblerait que cette souche puisse être pathogène et a été rendue responsable de nombreuses épidémies en Amérique du Nord, au Canada, en Grande-Bretagne et plus récemment en Ecosse. En France cette bactérie semble mal connue et il lui demande en conséquence de bien vouloir lui donner des informations sur ce sujet.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 24/04/1997
Réponse. - Les infections à Escherichia coli producteurs de vérotoxines, dont le sérotype dominant est O157H7, apparaissent depuis une dizaine d'années comme un nouveau problème de santé publique en Amérique du Nord et dans certaines parties de l'Europe. L'origine alimentaire de ces infections est de découverte relativement récente. Ces bactéries sont responsables de gastro-entérites banales, de colites hémorragiques (diarrhées sanglantes peu ou pas fébriles avec douleurs abdominales sévères), et du syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui touche le plus souvent les enfants de moins de quinze ans (incidence maximum entre six mois et cinq ans) et associe une insuffisance rénale aiguë à des troubles hématologiques (anémie hémolytique). Une transmission par l'alimentation d'origine bovine (steaks hachés, produits au lait cru) a été reconnue à l'origine de la plupart des épidémies (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni notamment) dues à cette bactérie. D'autres transmissions d'origine hydrique, animale ou interhumaine ont également été décrites. En France, ces dernières années, trois épisodes de " cas groupés " de SHU ont fait l'objet d'investigation. Excepté le cas de 1992 dans l'Oise, pour lequel l'hypothèse d'une transmission interhumaine a été retenue, l'aliment identifié était dans les deux autres cas des fromages frais au lait cru de chèvre ou de chèvre et vache. Dans ces trois cas, les souches d'Escherichia coli isolées n'appartenaient pas au groupe O157H7. En avril 1995, un système de surveillance des cas groupés de SHU a été mis en place par le réseau national de santé publique (RNSP), associant l'Institut Pasteur de Paris. les services de néphrologie pédiatriques hospitaliers (Société de néphrologie pédiatrique), les laboratoires de bactériologie spécialisés, les médecins inspecteurs de santé publique et les services vétérinaires du ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation. Les objectifs sont d'estimer l'incidence des SHU en France et son évolution récente, de décrire les principales caractéristiques des malades, de préciser les agents bactériologiques responsables, d'estimer la fréquence des cas groupés et de les investiguer, pour déterminer le mode de transmission de ces agents et leur origine. Les résultats préliminaires de l'étude microbiologique chez les malades (étude rétrospective des cas de SHU en France de 1993 à 1995) confirment l'importance du rôle des Escherichia coli producteurs de vérotoxines, et plus particulièrement du sérotype O157H7. Cette surveillance sera poursuivie en 1997 avec une étude des cas sporadiques. En effet, il n'est pas évident que les problèmes nord-américains soient transposables à la France, notamment en termes de source d'infection, et il convient de préciser les rôles respectifs des produits laitiers non pasteurisés, d'autres véhicules alimentaires et de la transmission interhumaine, avant de proposer une politique efficace de prévention. Des plans de surveillance des aliments à risque (notamment steacks hachés et fromages frais au lait cru) ont également été mis en place par le ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation. On peut d'ores et déjà affirmer que l'hygiène des établissements agro-industriels, et en particulier des abattoirs, constitue une prévention importante du risque colibacillaire.
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