Question de M. DARNICHE Philippe (Vendée - NI) publiée le 20/02/1997
M. Philippe Darniche appelle l'attention de M. le ministre délégué au logement sur les nouvelles dispositions engagées par son ministère, tendant à supprimer la notion de permis de construire pour les bâtiments d'une surface inférieure à 250 mètres carrés. Lancé sans concertation auprès des professionnels du secteur, au motif d'une " simplification administrative ", ce projet semble aller à l'encontre de l'esprit de la loi no 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture. En effet, l'architecture ne saurait être confondue avec l'application strico sensu des règlements d'urbanisme qui ne peuvent prendre en compte la qualité de l'espace et la nécessité d'une culture de celle-ci. Les conséquences économiques et sociales d'une telle mesure sont simples : d'une part, elle conduira incontestablement à favoriser le " travail au noir " dans le secteur de la construction, et des bâtiment et travaux publics (BTP) ; d'autre part, elle risque, à terme, d'ouvrir la voie à l'élimination progressive du permis de construire alors qu'il reste un acte administratif social et culturel fondamental dans notre société. Il lui demande donc son avis à ce sujet.
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Transmise au ministère : Équipement
Réponse du ministère : Équipement publiée le 27/03/1997
Réponse. - Le Gouvernement, dans le cadre de la réforme de l'Etat, souhaite simplifier pour le citoyen le régime des autorisations d'urbanisme et notamment le permis de construire. Cette réforme vise à l'amélioration de la qualité des constructions et de leur insertion dans l'environnement urbain et les paysages. En vue de simplifier les formalités imposées aux particuliers, ce projet envisage, à chaque fois que les règles d'urbanisme applicables apparaissent suffisamment claires pour éviter les ambiguïtés, et sous la condition que le projet soit élaboré et signé par un professionnel qualifié, de dispenser les constructions individuelles de permis de construire. L'intervention du professionnel garantira le respect des règles. Cette réforme suppose de renforcer l'intervention des professionnels, d'une part, pour les associer à l'élaboration des documents d'urbanisme et, d'autre part, pour assurer aux constructeurs des projets élaborés selon les règles de l'art et conformément à une réglementation souvent très complexe. Seul le recours à un professionnel qualifié permettra de remplacer un contrôle administratif a priori. Bien évidemment, le recours à l'architecte est et restera obligatoire pour les constructions dépassant le seuil actuel de 170 mètres carrés, qu'elles soient ou non soumises à autorisation de construire. A l'avenir, dans le cas de dispense de permis de construire, l'intervention d'un professionnel qualifié sera également exigée en dessous de ce seuil. Les services du ministère de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme travaillent actuellement, avec ceux du ministère de la culture et avec l'ordre des architectes, sur les modalités nécessaires à la réunion des compétences indispensables pour que la simplification souhaitée produise non seulement un meilleur service aux maîtres d'ouvrage et une plus grande qualité urbaine, mais aussi pour qu'elle contribue, de ce fait, à une relance significative de l'emploi des architectes. Comme toute réforme de l'urbanisme, un tel projet implique une large concertation avec les élus, les professionnels et l'ensemble des organismes intéressés. Ce n'est qu'à l'issue de cette concertation qu'un projet de loi, tenant compte des suggestions avancées par les uns et les autres sur les aspects juridiques, déontologiques et financiers, pourra être proposé au Premier ministre.
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