Question de M. BARBIER Bernard (Côte-d'Or - RI) publiée le 06/02/1997
M. Bernard Barbier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation du jeune Panchen Lama qui est âgé de sept ans. Pour des raisons religieuses, cet enfant est retenu de force en Chine alors même que la Chine a ratifié la convention des droits de l'enfant. Il lui demande en conséquence quelle position compte adopter la France pour contribuer à sa libération et ainsi défendre les principes mêmes des droits de l'homme.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 06/03/1997
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre des affaires étrangères sur le cas de Gedhun Choekyi Nyima, le jeune panchen-lama reconnu par le dalaï-lama en mai 1995. La France suit avec une grande préoccupation l'aggravation de la situation des droits de l'homme au Tibet, contraire aux principes fondamentaux déterminés par la charte des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention internationale des droits de l'enfant. Elle souhaite que la liberté religieuse et la spécificité culturelle au Tibet soient respectées par le gouvernement chinois. Elle soutient de ce fait le dialogue critique que l'Union européenne mène avec la Chine sur ce sujet. C'est dans le cadre de ce dialogue spécifique que les représentants de l'Union avaient exprimé en janvier 1996 leur préoccupation sur le sort de ce jeune enfant. Leurs interlocuteurs chinois leur ont alors répondu que le jeune Tibétain " était en bonne santé ", mais que l'endroit où il se trouvait ne pouvait être révélé " pour des raisons de sécurité ". Ces propos avaient été répétés en mai 1996 par le représentant chinois auprès des Nations unies à Genève, M. Wu Jianmin, lors de la dernière session du comité des Nations unies pour les droits de l'enfant. Lors de son récent séjour à Paris, le dalaï-lama a confirmé que le jeune panchen-lama se trouvait détenu aux environs de Pékin. En dépit des tensions régnant actuellement au Tibet, il a tenu à réitérer son soutien à la voie non-violente en général, ainsi qu'au dialogue ad hoc entre la Chine et l'Union européenne. Le Gouvernement français continue d'évoquer cette question lors des entretiens bilatéraux réguliers qu'il a avec les autorités chinoise. Conscient des interrogations de l'opinion publique française, il appelle au dialogue entre les autorités chinoises et le dalaï-lama. Il exprime, en outre, son attachement à la sauvegarde du patrimoine culturel et religieux tibétain et souligne le rôle que l'approfondissement de l'Etat de droit peut jouer dans le cadre de la modernisation économique et de l'ouverture internationale de la Chine.
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