Question de Mme DUSSEAU Joëlle (Gironde - RDSE) publiée le 12/12/1996
Mme Joëlle Dusseau attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur la situation des demandeurs d'emploi de moins de soixante ans mais ayant déjà cotisé quarante années et plus. En effet, ces demandeurs d'emploi se trouvent actuellement exclus des bénéfices de l'allocation de remplacement pour l'emploi (ARPE) alors qu'ils n'ont pour la plupart plus aucune perspective de retrouver une activité salariée. Il en résulte qu'ils survivent avec moins de cent-six francs par jour dans l'attente de leur retraite, privés qu'ils sont des bénéfices d'une retraite pour laquelle ils ont pourtant cotisé le temps demandé. La représentation nationale s'est déjà saisie de ce problème en déposant trois propositions de loi visant à le résoudre mais le gouvernement n'a pas encore voulu lui donner suite. C'est pourquoi elle lui demande s'il entend revoir sa position sur ce sujet en permettant à ces demandeurs d'emploi d'être enfin admis au bénéfice de la retraite qu'ils ont gagnée par quarante ans d'efforts.
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Réponse du ministère : Travail publiée le 02/05/1997
Réponse. - En application de l'ordonnance du 26 mars 1982 relative à l'abaissement de l'âge de la retraite, les salariés relevant du régime général ou du régime des salariés agricoles peuvent bénéficier de leur pension de retraite dès l'âge de soixante ans. La France est ainsi l'un des pays de l'Union européenne dans lequel l'âge de la retraite est le plus bas. L'abaissement de l'âge de la retraite avant soixante ans même pour une catégorie déterminée (chômeurs) paraît difficilement compatible avec la situation actuelle de la branche vieillesse du régime général dont le déficit malgré la réforme des retraites de 1993, avoisinera encore en 1996, les 6 milliards de francs. Une telle mesure risquerait d'annihiler les effets positifs attendus de la réforme de 1993 dont la montée en charge est très progressive. De même, les difficultés financières que connaissent actuellement les régimes complémentaires n'autorisent nullement l'extension d'une telle mesure à ces régimes, lui ôtant ainsi une grande partie de son intérêt. Pour ces raisons, il n'est pas envisageable de s'orienter dans cette voie, le redressement de notre protection sociale et en particulier des régimes de retraite de manière à en assurer la sauvegarde constituant un impératif pour le Gouvernement. S'agissant de l'accord conclu le 6 septembre 1995 par les organisations patronales et les confédérations syndicales partenaires de l'UNEDIC et renouvelé le 19 décembre 1996, celui-ci a mis en place un fonds paritaire d'intervention en faveur de l'emploi destiné notamment à permettre, avec l'accord de l'employeur, le départ de salariés âgés de plus de cinquante sept ans et six mois totalisant 160 trimestres et plus de cotisations aux régimes de base d'assurance vieillesse. Sur le plan des principes, cet accord manifeste la volonté des partenaires sociaux et de l'UNEDIC de s'engager résolument dans une politique de développement de l'emploi. En ce sens, la cessation anticipée d'activité d'un salarié est conditionnée par une ou plusieurs embauches dans la même entreprise permettant de maintenir le volume d'heures de travail que le salarié aurait à effectué si son contrat de travail avait été maintenu jusqu'à son soixantième anniversaire. Il ne peut s'adresser en conséquence qu'à des salariés ayant un contrat de travail en cours. En tout état de cause, il convient de rappeler que les partenaires sociaux gestionnaires du régime d'assurance chômage sont parvenus le 19 décembre 1996 à un accord qui prévoit notamment pour les chômeurs âgés (sans qu'aucune limite d'âge inférieure soit fixée) ayant validé 160 trimestres au titre des régimes obligatoires de l'assurance vieillesse le versement de l'allocation unique dégressive (AUD) à taux plein qui leur a été accordée à l'ouverture de leur indemnisation jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 60 ans.
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