Question de M. GIROD Paul (Aisne - RDSE) publiée le 28/11/1996

M. Paul Girod attire l'attention de M. le ministre de la culture sur les théâtres de marionnettes traditionnelles qui n'ont pu obtenir de reconnaissance officielle et accéder à l'enveloppe " aide aux compagnies ". Il se demande si cette tradition ne pourrait être considérée comme art majeur et bénéficier des mêmes subventions que les théâtres de marionnettes contemporaines.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 06/02/1997

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de M. le ministre de la culture sur les activités de la compagnie Chès Cabotants d'Amiens et, plus généralement, sur les modes de soutien adoptés par l'Etat à l'égard des compagnies spécialisées dans le domaine de la marionnette. S'il n'existe pas de ligne budgétaire spécifique affectée aux seules compagnies de marionnettes, c'est bien parce que le choix a été fait, de longue date, de reconnaître une place à part entière pour les marionnettistes dans le secteur dramatique, leur ouvrant un droit égal aux différents mécanismes d'aide et de distinction mis en place par le ministère. C'est ainsi, lorsque ces compagnies en font la demande, que leur travail est examiné et apprécié par les comités d'experts nommés par le préfet dans chaque région de France. Les avis de ces comités, relatifs à la qualité des recherches et des réalisations artistiques dans le domaine de la création théâtrale, sont déterminants pour le déclenchement d'une aide au projet, au fonctionnement annuel ou, d'une manière plus rare, pour le conventionnement pluriannuel entre l'Etat et une compagnie. En tant que compagnies théâtrales, les marionnettistes peuvent aussi accéder à l'aide à l'écriture, lorsqu'elles travaillent avec des auteurs dramatiques de grand talent, à l'aide à l'intervention pédagogique lorsqu'elles interviennent régulièrement en milieu scolaire au côté des enseignants, ou encore au soutien de projets d'action culturelle lorsqu'elles participent à des actions dont bénéficient prioritairement des populations éloignées, pour des raisons sociales ou géographiques, de l'offre artistique. Cette attention partagée de l'Etat pour tout le secteur théâtral ne semble pas desservir le monde des marionnettistes. Le ministre pense à Philippe Genty qui est l'un des artistes français qui diffuse le mieux ses spectacles en France et à l'étranger, à la quinzaine de compagnies de marionnettes conventionnées en France dans ce secteur (dont une en Picardie), au théâtre de marionnettes du Chemin creux qui vient d'accéder, à Strasbourg, à la direction de l'un des six centres dramatiques nationaux pour l'enfance et la jeunesse, à l'école et à l'Institut international de la marionnette de Charleville-Mézières qui font référence européenne en la matière, ou encore à l'association Themaa, très encouragée par le ministère de la culture dans la mesure où elle regroupe marionnettistes professionnels et amateurs de France en un espace de réflexions et d'échéance d'informations permanents. Dans ce large paysage, la compagnie Chès Cabotans d'Amiens, dirigée par Mme Françoise Rose et M. Jacques Auvert, est bien connue des services du ministère. En effet, la direction régionale des affaires culturelles ainsi que le comité d'experts de Picardie lui reconnaissent un rôle particulier dans le maintien d'une tradition artistique régionale. La direction régionale des affaires culturelles intervient, en conséquence, sur ses crédits déconcentrés depuis 1993, pour soutenir l'action d'animation menée par cette compagnie pendant la saison estivale. Pour 1996, et malgré un contexte budgétaire très difficile, un soutien de l'ordre de 50 000 francs vient d'être accordé au Théâtre de marionnettes picardes. Le ministre se réjouit par ailleurs que Chès Cabotans d'Amiens puisse bénéficier de l'aide des collectivités territoriales et d'un lieu où ses qualités peuvent s'exprimer pour le plus grand plaisir du public de la région picarde. Il demande enfin à M. Alain Brunsvick, inspecteur général de la création et des enseignements artistiques à la direction du théâtre et des spectacles, de procéder, dans les prochains mois, à une évaluation des activités de cette compagnie, en liaison avec les services de la direction régionale des affaires culturelles. ; création et des enseignements artistiques à la direction du théâtre et des spectacles, de procéder, dans les prochains mois, à une évaluation des activités de cette compagnie, en liaison avec les services de la direction régionale des affaires culturelles.

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