Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 28/11/1996
M. Serge Mathieu saluant, comme il convient, la mémoire de Marcel Carné, récemment disparu, demande à M. le ministre de la culture s'il n'estime pas opportun d'assurer, au-delà de la pérennité des oeuvres du grand cinéaste que le public français s'est chargé d'assurer lui-même depuis plus de cinquante ans, le maintien et le rayonnement du patrimoine culturel de la France que celui-ci à contribuer à magnifier dans ses oeuvres cinématographiques, devenues des oeuvres d'anthologie.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 02/01/1997
Réponse. - Très sensible à la disparition d'une des plus grandes figures du cinéma français en la personne de Marcel Carné, le ministre est bien sûr attentif à la pérennité de l'oeuvre du cinéaste et à son rayonnement tant en France qu'à l'étranger. Si l'exploitation commerciale des films du réalisateur relève exclusivement de ses ayants droit, le ministère de la culture intervient à plusieurs niveaux pour assurer la conservation de cette oeuvre, la restauration éventuelle des films et leur diffusion non commerciale. Tout d'abord, les archives du film du Centre national de la cinématographie (CNC) conservent en dépôt la quasi-totalité des films réalisés par Marcel Carné, et bien sûr l'intégralité de ses films réalisés avant 1954 sur support " nitrate ". Dans le cadre du plan de sauvegarde et restauration mis en place par le ministère de la culture et le CNC, les archives du film ont notamment restauré des bandes d'essais d'acteurs, inédites, tournées par Marcel Carné pour les films Jenny (1936) et Thérèse Raquin (1953). Les films Le jour se lève (1939) et L'Air de Paris (1954) ont quant à eux été restaurés en 1988 par la Cinémathèque française, association dont le fonctionnement et les actions sont soutenues et financés par l'Etat. Le festival annuel Ciné-Mémoire, consacré au patrimoine cinématographique, permet de présenter au public ces films retrouvés ou restaurés. Ce qui a été le cas pour les films de Marcel Carné, dont non seulement les titres cités mais plusieurs autres films ont été projetés dans le cadre d'un " Panorama du cinéma français " lors d'une précédente édition du festival. Outre la diffusion non commerciale dans ce type de manifestations, la diffusion via les cinémathèques, les centres ou instituts culturels français à l'étranger, etc., permet une découverte ou redécouverte constante de l'oeuvre de Marcel Carné. En ce qui concerne les documents " non films " relatifs à la carrière du cinéaste, Marcel Carné a choisi de céder il y a une dizaine d'années l'ensemble de ses archives personnelles (scénarios manuscrits de la quasi-totalité de ses films, correspondance professionnelle et privée, photographies de tournage, affiches de ses films...) à un musée de Boston aux Etats-Unis où elles ne sont pas particulièrement bien mises en valeur. Il existe toutefois des documents accessibles en France au sein de la nouvelle Bibliothèque du film (BIFI). Cette bibliothèque-médiathèque, qui vient d'être ouverte, rassemble et met à la disposition du public et des chercheurs l'une des plus importantes collections au monde consacrée au cinéma, issue notamment des fonds du CNC, de la Cinémathèque française et de la FEMIS. Le ministère de la culture veillera à la collecte de toute pièce nouvelle concernant Marcel Carné et son oeuvre afin de compléter ces fonds.
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