Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 21/11/1996
Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de la population cubaine après le passage du cyclone Lili. Plus de 5 000 maisons ont été entièrement détruites et près de 53 000 immeubles d'habitations sérieusement endommagés. Des centaines d'hectares cultivés ont été inondés dans les provinces du centre de Cuba. Les résultats de la récolte de canne à sucre sont gravement compromis. Cette situation, mettant en cause la fragile reprise de l'économie cubaine, a conduit le gouvernement de l'île à solliciter une aide humanitaire. Or, c'est dans ce contexte que le commissaire à l'aide humanitaire de l'Union européenne a approuvé le 21 octobre une réduction des deux tiers de l'aide européenne à Cuba. Cette mesure est doublement injuste. Les relations de l'Union européenne avec Cuba devraient être placées sur le même plan que celles avec d'autres pays. La population cubaine subit en outre les conséquences d'un embargo économique renforcé par la loi Helms Burton. Elle lui demande quelles mesures la France compte prendre pour contribuer à rétablir l'aide européenne à Cuba et quelles initiatives notre pays pourrait-il entreprendre pour débloquer une aide humanitaire urgente, répondant aux besoins alimentaires et en médicaments de la populationsinistrée.
- page 3012
Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/12/1996
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre sur la situation de la population cubaine après le passage du cyclone Lili, le 8 octobre dernier. Grâce à l'efficacité des mesures préventives prises, les dommages ont été heureusement limités, comme ont pu le constater sur place les chefs de missions diplomatiques, conviés à évaluer les conséquences de la tempête. La France n'en a pas moins été particulièrement attentive à la situation de la population cubaine, et continue de s'efforcer de répondre à ses besoins. Ainsi, l'aide alimentaire française pour 1996 a consisté en produits diversifiés (huile et lait en poudre), pour une valeur de un million de francs. Par ailleurs, l'association Demain Cuba a apporté 70 tonnes de lait en poudre, en juin 1996, pour faire face aux besoins des enfants en milieu scolaire. La Coface, quant à elle, permet l'achat de produits alimentaires sur le marché français, grâce à une ligne de crédits qui s'élève aujourd'hui à 191 millions de dollars (945 MF). De plus, suite au passage du cyclone Lili, la France a immédiatement versé 100 000 francs à deux associations, Caritas Cuba et la Croix-Rouge cubaine. La commission européenne, pour sa part, a dégagé 600 000 écus d'aide d'urgence pour aider la population à faire face aux conséquences du cyclone. Par ailleurs, l'office humanitaire de la commission (ECHO), qui doit gérer des demandes toujours plus nombreuses, et connaît des contraintes budgétaires toujours plus fortes, a adopté son troisième plan global d'aide humanitaire à Cuba. Ce plan s'élève à 8 millions d'écus, dont 2,4 concernent l'aide alimentaire et 1,5 des médicaments élaborés. L'aide humanitaire totale de l'Union européenne devrait atteindre 15 millions d'écus en 1996. La contribution française au budget communautaire se monte à 17,4 %.
- page 3488
Page mise à jour le