Question de M. ABOUT Nicolas (Yvelines - RI) publiée le 31/10/1996
M. Nicolas About attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la restructuration des industries de défense dans le domaine des satellites. Le rachat de Thomson-CSF par le Groupe Lagardère vient de consolider les activités de Matra dans l'électronique de défense, créant ainsi le " pôle " français d'électronique souhaité par le Président de la République (60 milliards de francs de chiffres d'affaires, numéro deux mondial). Ce regroupement était devenu indispensable pour avoir une taille critique face aux Etats-Unis dont le numéro mondial est Lockheed Martin. Un regroupement national qui doit être analysé en perspectives d'autres regroupements européens, on pense évidemment à l'allemand DASA et les britanniques Bristish Aerospace et GEC. Pourtant, il semblerait que Thomson-Matra ne soit pas à l'avenir le seul pôle français de restructuration des missiles et des satellites puisque Aérospatiale et Alcatel-Espace ont clairement affiché leurs ambitions en la matière. Au regard de la concurrence que se livrent les entreprises de défense européennes et américaines dans la fabrication des satellites, élément-clé pour l'autonomie stratégique des Etats, il apparaît inopportun pour la France, et encore plus pour l'Europe, d'avoir plusieurs " satellitiers ". Les efforts de recherche entrepris dans cette branche par les Américains n'autorisent aucune duplication des moyens en Europe. Ni notre politique de défense ni nos industries n'y ont intérêt. Il lui demande quelle stratégie le Gouvernement a adopté en ce qui concerne la restructuration de la branche industrielle des satellites et lui demande s'il ne craint pas un éparpillement et un affaiblissement de la recherche avec le maintien de deux ou trois pôles, concurrents, en France.
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Réponse du ministère : Défense publiée le 13/03/1997
Réponse. - Le Président de la République a annoncé, le 22 février 1996, sa volonté de constituer un grand pôle aéronautique français, civil et militaire, ayant vocation à jouer un rôle fédérateur en Europe et capable de rivaliser avec la concurrence internationale. En outre, la volonté du Gouvernement de privatiser Thomson-CSF s'inscrit également dans le processus de création d'un grand pôle d'électronique de défense. Le secteur industriel des satellites, qui trouve naturellement sa place dans cette structure, sera également consolidé pour affirmer l'autonomie européenne face à l'industrie américaine notamment. Des rapprochements entre les grands groupes européens du secteur seront bien entendu nécessaires, afin de mettre en commun les compétences techniques, industrielles et commerciales.
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