Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 17/10/1996
M. Xavier de Villepin attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération sur l'attitude de la France au Burundi. Avons-nous l'intention d'y maintenir notre présence, réduite aujourd'hui à 270 Français ? L'école française est-elle encore ouverte ? Nos compatriotes sont-ils suffisamment protégés contre les risques permanents encourus dans ce pays ? Il souhaiterait une clarification de la politique suivie par le Gouvernement à l'égard du président Sylvestre Ntibantuganya.
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Réponse du ministère : Coopération publiée le 05/12/1996
Réponse. - L'aggravation des tensions politico-éthniques nous a amenés, pour des problèmes de sécurité, à suspendre notre coopération, comme d'autres bailleurs de fonds ou organisations internationales (CICR). Dès la mi-juin 1996 tous nos coopérants étaient rapatriés. Cela s'est traduit par la mise en sommeil de facto de la quasi-totalité des projets sur financement FAC, étant donné que les coopérants étaient pour la plupart des chefs de projet. L'école française a été fermée par anticipation le 26 mai 1996 sans préjudice pour les élèves qui n'ont pas perdu leur année de travail. Elle a été validée par des examens ou les livrets scolaires. Pour la rentrée de septembre 1996 une association de parents d'élèves a organisé des cours avec l'appui du CNED et des répétiteurs recrutés localement. Les salles de classes sont installées hors de l'enceinte de l'école française qui a mis à disposition de l'association du matériel pédagogique. Le centre culturel français a été fermé le 29 juin 1996. Depuis le mois de septembre les deux bibliothèques (adultes et enfants), le centre de documentation et la vidéothèque fonctionnent avec du personnel burundais uniquement sous le contrôle de la mission de coopération. La suspension de notre coopération est une mesure temporaire et ne s'assimile pas à un arrêt de notre coopération. La mission de coopération et d'action culturelle demeure en activité avec une mission de veille. Une reprise de notre coopération peut être envisagée à tout moment si la situation interne du pays s'améliore. La France, qui a réduit progressivement sa coopération militaire avec le Burundi dès fin 1995, a été conduite à la suspendre totalement en mai 1996. L'ambassade de France évaluait le 14 août l'effectif des Français présents au Burundi à 161 personnes dont 27 agents de l'Etat (et familles), 33 agents d'ONG, 12 religieux et 89 privés. Ces personnes résident pour la plupart à Bujumbura où la sécurité est quasiment rétablie. Le seul problème est la difficulté de la vie du fait des conséquences de l'embargo et des actions de la rébellion hutu (blocage de l'arrivée de vivres frais et absence d'électricité). L'effectif a peu évolué depuis le coup d'Etat. Concernant notre politique à l'égard du Président Sylvestre Ntibantunganya je vous précise que notre ambassadeur à Bujumbura est en contact permanent avec ce dernier qui est toujours en résidence chez l'ambassadeur des Etats-Unis. La France a mené des démarches individuelles et dans le cadre de l'Union européenne auprès du Major Buyoya afin que le Président bénéficie de toute liberté de mouvement. La France a également appuyé l'opération de médiation menée par l'évêque de Bujumbura.
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