Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 03/10/1996
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche le souhait exprimé dans le rapport de la commission de réflexion sur l'école, qui lui a été remis au printemps 1996, que " l'apprentissage de la langue française se fonde dès le départ sur des modèles empruntés de préférence aux meilleurs auteurs, anciens et modernes, de notre littérature ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cet excellent souhait et quelles suites vont lui être concrètement données.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 21/11/1996
Réponse. - La maîtrise de la langue est la condition première de la réussite scolaire. Les programmes de l'école primaire entrés en vigueur en septembre 1995 l'ont rappelé avec force et mettent particulièrement l'accent sur la nécessaire maîtrise de la langue. Les programmes précisent que " le maître a pour mission de conduire chacun à vouloir lire, à savoir lire et à aimer lire ". Le maître ne peut accomplir cette mission sans faire référence à des oeuvres littéraires adaptées au niveau de la classe dans laquelle il enseigne, et choisies en tenant compte des centres d'intérêt de ses élèves. Le recours à des ouvrages d'auteurs, anciens ou modernes, de notre littérature est un élément indispensable pour favoriser l'apprentissage de la lecture et de l'écriture mais aussi pour permettre à chacun de construire ses repères culturels. C'est pourquoi, dès la maternelle et tout au long de l'école élémentaire, les programmes d'enseignement prévoient en maîtrise de la langue mais aussi dans les autres disciplines (histoire, éducation artistique...), une familiarisation des élèves à toutes sortes de textes dont des textes littéraires. Dès la maternelle, l'enfant apprend à parler et à construire son langage, s'initie au monde de l'écrit : les programmes précisent dans ce chapitre que le maître peut dire un texte appartenant à la tradition orale (chansons, contes, histoires...) ou avoir recours à des magnétophones ou des conteurs. Les enfants sont régulièrement invités à fréquenter le coin lecture ou la bibliothèque. Au cycle des apprentissages fondamentaux, les élèves apprennent à lire et à écrire. En vertu de la liberté pédagogique des maîtres, ces derniers adoptent la méthode qu'ils souhaitent. Toutefois, là encore, les programmes insistent sur le recours nécessaire à des textes de tout type dont des textes littéraires très simples. Le maître doit non seulement permettre à chacun de ses élèves de maîtriser la lecture et l'écriture mais doit également leur transmettre le goût et l'envie de lire et écrire. Le maître lit lui-même à haute voix de nombreux textes, contes, récits, poésies... Au cycle des approfondissements, l'école prépare à l'entrée au collège et c'est dans cette perspective qu'une part accrue est réservée à la lecture longue, à la littérature de jeunesse et aux textes littéraires accessibles aux élèves (oeuvres complètes, extraits). Tout au long de la scolarité, l'élève découvre l'usage poétique de la langue, notamment par la mémorisation et la récitation de textes d'auteurs (prose, poèmes en prose). Afin de faciliter la tâche des enseignants dans cette mission et de permettre à chaque élève de découvrir des oeuvres diverses, deux opérations ont été mises en place par le ministère au cours de ces dernières années. Il s'agit tout d'abord du plan de développement des bibliothèques centres documentaires lancé en 1993 dans 21 départements pilotes, et étendu en 1994 à 50 nouveaux départements. Son financement national a été mené à terme pour l'ensemble des départements durant l'année scolaire 1995-1996. Par ailleurs, un répertoire analytique d'ouvrages de littérature de jeunesse " mille et un livres pour les écoles " a été élaboré. Aux huit cent cinquante titres des sélections effectuées de 1990 à 1994 dans le cadre de l'opération " Des livres pour les écoles " ont été ajoutées des nouveautés pour l'année 1995. Chaque école sera destinataire, au cours de l'année scolaire 1996-1997, d'au moins un exemplaire de ce répertoire, de même que les circonscriptions d'inspection.
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