Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 03/10/1996
M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur la légitime inquiétude des agriculteurs, suite à l'annonce de la réduction programmée du budget européen pour 1997. Il lui expose que cette réduction, qui pourrait affecter notamment le FEOGA-Garantie pour un milliard d'écus, remettrait en cause les engagements pris à l'égard des agriculteurs et compromettrait ainsi l'avenir de la politique agricole commune (PAC). En effet, des engagements budgétaires ont été pris à l'égard des agriculteurs en 1992, lors de la réforme de la PAC, pour une période allant jusqu'en 1999. Or, comme le soulignent justement certains responsables de la profession agricole, une telle décision " de réduction unilatérale des soutiens communautaires à l'agriculture, interviendrait au moment même où les Etats-Unis viennent de doter leur agriculture d'un dispositif particulièrement redoutable ", alors que dans le même temps, " la crise découlant de l'encéphalopathie spongiforme bovine appelle des moyens budgétaires importants ". Ces mêmes professionnels regrettent d'ailleurs, que la Commission européenne justifie sa proposition de réduction des paiements compensatoires aux cultures arables, en prônant une réduction pérenne de ces paiements, pour financer une série de mesures conjoncturelles dans le secteur de la viande bovine. Il lui demande donc de lui faire connaître son sentiment sur ces préoccupations particulièrement vives du monde agricole, et quelles démarches il entend entreprendre auprès des instances européennes, afin que les réductions budgétaires programmées au budget européen pour 1997, soient revues et corrigées.
- page 2527
Réponse du ministère : Agriculture publiée le 20/03/1997
Réponse. - Dans un permier temps, il est utile de rappeler l'état de la situation dans un contexte et un souci de rigueur budgétaire, partagé par tous les Etats-membres et mis en application par chacun d'eux dans le cadre de la définition de leur budget national, le Conseil des ministres du budget de l'Union européenne a souhaité que le budget communautaire pour 1997 ne soit pas plus élevé que celui de 1996. Pour cela, il a été décidé que des économies, par rapport à l'avant-projet de budget proposé par la Commission européenne, devaient être effectuées dans tous les secteurs. En effet, il eut été paradoxal qu'au moment où le Gouvernement a choisi une politique de rigueur budgétaire, le seul poste de dépense en croissance forte soit la contribution au budget de l'Union. En ce qui concerne le FEOGA-Garantie, le Conseil des ministres du budget et le Parlement européen se sont ainsi accordés sur un montant de crédits de 40,8 milliards d'écus, soit à peu près le même montant que celui inscrit au budget de 1996. Les crédits 1997 sont ainsi inférieurs d'un milliard d'écus à la ligne directrice agricole qui est de 41,8 milliards.Les préoccupations dont l'honorable parlementaire se fait l'écho sont très compréhensibles. Il convient toutefois de les relativiser. En effet, il faut rappeler que chaque année depuis 1989, les dépenses de la politique agricole commune laissent apparaître une sous-exécution d'environ 3 milliards d'écus, soit près de 20 milliards de francs, par rapport aux crédits inscrits sur le budget de l'Union au niveau de la ligne directrice agricole.Par ailleurs, il a été obtenu que si les crédits du FEOGA-Garantie arrêtés pour 1997 s'avéraient insuffisants pour couvrir les dépenses agricoles, un budget rectificatif et supplémentaire serait présenté pour rétablir le milliard d'écus et mettre ainsi le budget du FEOGA au niveau de la ligne directrice agricole. La détermination du ministère de l'agriculture est entière, pour que cette clause soit appliquée si la situation l'exigeait. Plus généralement, le ministère de l'agriculture est très attaché à ce que la politique agricole commune, première politique commune de l'Europe, puisse bénéficier de financements qui lui permettront d'être à la hauteur de nos ambitions et d'évoluer conformément aux intérêts de l'Europe, de notre pays et de nos agriculteurs.
- page 848
Page mise à jour le