Question de M. LEMAIRE Guy (Loire-Atlantique - RPR) publiée le 11/10/1996
Question posée en séance publique le 10/10/1996
M. le président. La parole est à M. Lemaire.
M. Guy Lemaire. Ma question s'adresse à Mme le ministre délégué pour l'emploi et concerne les programmes
régionaux pour l'emploi des jeunes.
Lors du sommet social de décembre 1995, le Gouvernement, par la voix du Premier ministre, M. Alain Juppé, s'était
engagé à faire de l'emploi des jeunes une priorité absolue et à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour
qu'aucun jeune à la sortie de ses études ne se trouve sans solution d'aide, d'orientation, d'insertion ou d'embauche.
L'objectif fixé de 250 000 embauches était ambitieux mais nécessaire et, en tout cas, à la mesure du problème posé
puisque, sur les 8 millions de jeunes âgés de seize à vingt-cinq ans, 8 %, soit environ 600 000, sont demandeurs
d'emplois.
Dans la suite logique de cette volonté affichée, madame le ministre, vous avez contribué, en juin dernier, dans toutes les
régions, à la signature des programmes régionaux pour l'emploi des jeunes entre les préfets, les présidents de région et les
partenaires sociaux.
L'originalité de cette démarche, sa nouveauté, dirai-je, tient au fait que, plutôt que d'inventer de nouvelles structures, vous
avez préféré mieux harmoniser et optimiser celles qui existaient déjà. Je ne résiste pas au plaisir de reprendre votre
formule : « Les outils existent, mais il faut rendre la boîte à outils plus opérationnelle. » On ne pouvait mieux dire !
Il s'agit, en effet, de mobiliser l'ensemble des acteurs autour du même objectif prioritaire, l'emploi des jeunes, et de tenter
d'apporter des réponses adaptées au problème.
Dans cet esprit, chaque programme tend à améliorer l'accès au réseau d'accueil, d'information et d'orientation, à
rechercher de nouveaux emplois ou des contrats de formation grâce à des démarches auprès des entreprises, des
associations, des collectivités locales, et, enfin, à aider les jeunes les plus défavorisés dans leur démarche d'insertion par le
développement du tutorat ou du parrainage.
Dans une région que je connais bien, celle des Pays de la Loire, la mobilisation des partenaires a été très forte et les
mesures, les initiatives prises en faveur des jeunes ont, me semble-t-il, répondu aux attentes exprimées.
Qu'en est-il réellement à l'échelon du pays tout entier ? Un peu plus de trois mois après leur signature, pouvez-vous,
madame le ministre, dresser un premier bilan de ces programmes régionaux pour l'emploi des jeunes ? Pouvez-vous nous
dire comment vous comptez maintenir et accroître la mobilisation autour de cette priorité absolue de l'emploi des jeunes
que vous vous êtes fixée et qui constitue à la fois, chacun le sait, un impérieux devoir de solidarité et, à l'évidence, un
facteur indispensable de cohésion sociale ? (Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et
Indépendants et de l'Union centriste.)
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 11/10/1996
Réponse apportée en séance publique le 10/10/1996
M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Anne-Marie Couderc, ministre délégué pour l'emploi. C'est vrai, monsieur le sénateur, l'emploi des jeunes est
une préoccupation essentielle du Gouvernement.
Tout à l'heure, vous avez rappelé les chiffres concernant les jeunes demandeurs d'emploi. Il faut tout de même savoir que,
par rapport à 1993, nous comptons 100 000 jeunes demandeurs d'emploi de moins. C'est un résultat, même si,
évidemment, c'est loin d'être totalement satisfaisant.
C'est la raison pour laquelle, en décembre 1995, vous l'avez dit, nous nous sommes fixé l'objectif de 250 000 embauches
supplémentaires de jeunes, en considérant, effectivement, que les instruments pour y parvenir existaient et qu'il fallait
simplement les développer, les valoriser, les mettre en cohérence, de manière à obtenir des résultats.
D'où l'idée des programmes régionaux pour l'emploi des jeunes, programmes qui ont tous été signés en juin, grâce à la
mobilisation des partenaires sociaux, des élus et des services de l'Etat.
Le premier résultat que nous pouvons constater, monsieur le sénateur, concerne la formation en alternance, que nous
avions décidé de promouvoir. Nous avons déjà réussi à enrayer la baisse observée du nombre des contrats de
qualification.
Le deuxième résultat satisfaisant concerne l'apprentissage, pour lequel nous enregistrons une hausse de 10 % par rapport
à l'année 1995.
Vous le savez, nous souhaitions également que les jeunes qui cherchent un emploi disposent de la meilleure information
possible. Or, nos points d'information ou d'accueil sont quelque peu dispersés sur le territoire national. Nous nous
sommes donc attachés à coordonner ce réseau d'accueil ; aujourd'hui, il commence à prouver toute son efficacité grâce à
cette meilleure cohésion et à cette meilleure coordination.
De la même manière, nous avons engagé une démarche consistant à faire bénéficier les missions locales, qui sont
également disséminées sur l'ensemble du territoire nationale, d'un label « espace jeunes ». Cela leur permet de mettre à la
disposition des jeunes qui les fréquentent les offres d'emplois de l'ANPE. Aujourd'hui, 150 espaces jeunes répondent à
cette vocation, contre seulement une trentaine en mars dernier, et on en comptera 300 à la fin de l'année. Voilà qui prouve
encore la réalité de la mobilisation !
Les programmes régionaux pour l'emploi des jeunes ne trouveront leur pleine efficacité que s'ils sont déclinés dans tous les
bassins d'emploi. D'où notre souci d'y associer l'ensemble des élus. En effet, nous savons bien que c'est vers les élus,
nationaux ou locaux, que les familles en difficulté se tournent en cas de chômage ou de recherche d'emploi.
Nous devons donc trouver les meilleures formules pour associer à ces plans les élus, élus qui sont souvent aussi à l'origine
d'un certain nombre d'initiatives. Tel était d'ailleurs le sens de l'appel du Premier ministre invitant, par exemple, les maires
à être des « chefs de guerre » pour l'emploi, en particulier l'emploi des jeunes.
Bien évidemment, à cette nécessaire mobilisation de l'ensemble des élus doit répondre une mobilisation de l'ensemble des
employeurs, ...
M. le président. Veuillez m'en excuser, madame le ministre, mais je me dois de vous inviter à conclure.
Mme Anne-Marie Couderc, ministre délégué. J'en termine, monsieur le président, en soulignant que les employeurs
doivent comprendre l'enjeu national que représente aujourd'hui l'emploi des jeunes. Ce n'est que tous ensemble que nous
pourrons parvenir à un résultat. (Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de
l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président. Je suis désolé de devoir limiter le temps de parole du Gouvernement, mais chacun sait pour quelles
raisons je ne puis faire autrement.
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