Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 26/09/1996

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'interview d'un professeur de linguistique à l'Ecole des hautes études et à l'université de Rennes accordée au Figaro de 31 mai 1996 qui constate " que tous les linguistes s'accordent pour dire que l'enseignement d'une langue régionale dès le primaire constitue un atout considérable pour le développement intellectuel de l'enfant ", et ajoute que " c'est surtout un très bon moyen d'apprendre par la suite les langues étrangères ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette constatation et s'il est vraiment prouvé et certain que la connaissance d'une langue régionale facilite ultérieurement l'acquisition de la connaissance d'une langue étrangère, sans nuire à la maîtrise de l'usage de notre langue nationale, le français.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 28/11/1996

Réponse. - Le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement des langues et cultures régionales. Ainsi, dans le nouveau contrat pour l'école, il est mentionné que : " partout où il peut être organisé, l'enseignement des langues et cultures régionales représente un enrichissement culturel et linguistique ". L'apprentissage précoce des langues régionales constitue un enrichissement intellectuel pour l'enfant. Ainsi, à l'école maternelle, cet enseignement est assuré sous forme d'activités d'éveil. Il donne aux élèves une ouverture sur la richesse du patrimoine culturel régional. Parallèlement, l'apprentissage d'une langue régionale peut être un avantage pour celui, ultérieur, d'une langue vivante, la même démarche ayant déjà été faite. En outre, on peut trouver des similitudes entre certaines langues régionales et des langues vivantes. Ainsi, le nissart, dialecte issus de l'occitan enseigné dans le département des Alpes-Maritimes est proche de l'italien. Les effectifs d'élèves bénéficiant d'un enseignement de langues régionales est significatif. Des dernières statistiques de 1994-1995, il ressort que 113 000 élèves ont suivi cet enseignement dans le premier degré au niveau national. La mise en place de l'enseignement de langues régionales ne nuit pas à l'enseignement et à la maîtrise de la langue française par les élèves. En effet, dans la mesure où cet enseignement est facultatif, seuls les enfants dont les parents le souhaitent peuvent en bénéficier. De plus, il s'agit pour la majorité des classes concernées d'une initiation. Dans le cas où l'enseignement considéré est dispensé en classe bilingue " français-langue régionale ", la circulaire no 95-086 du 7 avril 1995 prévoit que, tout au long du cursus scolaire du premier degré, les enseignements relatifs au français sont obligatoirement maintenus.

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