Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 26/09/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale l'information parue dans Le Figaro du 7 septembre 1996, page 7, selon laquelle " les chercheurs du centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé (CREDES) ont calculé que le total des dépenses en soins médicaux des individus dépressifs (3 639 francs par trimestre) est le triple de ceux qui sont en bonne santé mentale (1 184 francs par trimestre) ". Il lui demande s'il confirme l'exactitude de ces chiffres et quelles conclusions il en tire pour une politique de prévention de la dépression.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 03/04/1997

Réponse. - Les évaluations du CREDES parues dans l'article du Figaro du 7 septembre 1996 sont issues de l'enquête sur la santé et les soins médicaux effectuée par l'INSEE et le CREDES en 1991-1992. La description de la morbidité repose sur des informations collectées auprès de 7 701 ménages et 20 416 individus ayant répondu à l'enquête dans sa totalité. En trois mois, la dépense en soins médicaux des personnes dépressives s'élève à 3 639 francs en moyenne, soit 787 francs dépensés pour soigner la dépression et 2 852 francs dépensés pour d'autres motifs. L'enquête relève, d'une part, que la prévalence de la dépression croît avec les situations défavorables (solitude, faibles revenus, chômage) et, d'autre part, que les personnes dépressives souffrent plus souvent que les autres de polypathologies. Comme tout résultat issu d'une enquête par sondage, ces éléments comportent bien entendu une marge d'incertitude. Il faut rappeler également que la notion même de dépression est appréhendée ici dans un sens large et peut dépasser les seuls individus en état dépressif indiscutable sur la base d'un diagnostic médical. Néanmoins, les méthodes d'enquêtes utilisées sont éprouvées et les résultats n'ont donc pas lieu d'être contestés. Dans le cadre de la prévention de la dépression, le Haut Comité de la santé publique, dans son rapport sur la santé en France (novembre 1994), a retenu la dépression comme l'une des priorités de santé publique devant bénéficier d'actions spécifiques. L'objectif proposé est de diminuer la gravité et la durée des dépressions. La conférence nationale de la santé a retenu le thème de la prévention du suicide au nombre de ses priorités. Elle se propose, dans ce sens, de coordonner les actions régionales sur le plan sociologique et médical, prenant en compte le " mal-être " des jeunes et des adultes dans le contexte des inégalités sociales régionales et celui de la consommation de psychotropes. Ainsi, sur l'ensemble des conférences régionales de santé, douze ont retenu le thème dépression-suicide comme constituant une priorité pour leur région et trois régions (Bretagne, Lorraine, Basse-Normandie) sont déjà engagées dans une programmation d'actions de santé sur ce thème.

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