Question de M. PASTOR Jean-Marc (Tarn - SOC) publiée le 29/08/1996
M. Jean-Marc Pastor attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dramatique que connaît actuellement le Tibet, notamment en ce qui concerne la liberté du culte très gravement atteinte, suite au durcissement de la Chine à l'encontre du dalaï-lama. En effet, selon une agence d'information indépendante, les autorités chinoises ne considèrent plus le chef spirituel du bouddhisme tibétain comme un " chef religieux " et ont de ce fait interdit toute possession ou affichage de ses photographies tant dans les lieux de culte qu'à titre privé. L'application de cette interdiction s'est heurtée à une vive résistance des moines et de la population et cela a eu pour conséquences un certain nombre d'arrestations et la fermeture de grands monastères. La France souhaite depuis des années que " s'engage un dialogue constructif entre les autorités chinoises et le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains et Prix Nobel de la paix, internationalement reconnu comme un interlocuteur pacifique et modéré ". En conséquence, il lui demande quelle sera la position de la France concernant le problème sinotibétain et dans quelles conditions notre pays peut poursuivre ses efforts en faveur du règlement de la situation.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 31/10/1996
Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du ministre sur la situation que connaît actuellement le Tibet, notamment en ce qui concerne la liberté du culte. Les informations dont le gouvernement français dispose confirment que des documents officiels incitent à convaincre religieux et croyants que le Dalaï-Lama n'est plus un chef religieux, mais une personne coupable de menées séparatistes. L'administration chinoise et les médias au Tibet ont pour mission de faire respecter l'interdiction de détenir des photographies du Dalaï-Lama et doivent officiellement inciter à " l'affaiblissement de l'influence de la religion au Tibet ". Cette interdiction semble avoir été mise en pratique début mai dans les hôtels et restaurants, les écoles et les monastères ; des perquisitions de domiciles privés semblent par ailleurs avoir été conduites. Cette interdiction, faisant suite à l'imposition par le gouvernement chinois d'un autre candidat que celui choisi par le Dalaï-Lama pour la réincarnation du Panchen-Lama, a été à l'origine des plus fortes émeutes au Tibet depuis la fin des année 80. En dépit de ces tensions, le Dalaï-Lama a tenu à réitérer publiquement son soutien à la voie non violente en général, ainsi qu'au dialogue critique que l'Union européenne mène avec la Chine sur les droits de l'homme. La France agira donc en ce sens avec ses partenaires européens, notamment à l'occasion de la prochaine session du dialogue ad hoc entre l'Europe et la Chine, qui devrait se tenir cet automne.
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Erratum : JO du 28/11/1996 p.3175
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