Question de M. GOURNAC Alain (Yvelines - RPR) publiée le 01/08/1996
M. Alain Gournac attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat chargée de la francophonie sur la nécessité d'amplifier notre action en faveur de la francophonie en Géorgie. En effet, l'enseignement de notre langue, malgré l'image de la France dans ce pays, demeure en retrait par rapport à celui de l'anglais et de l'allemand, comme en témoignent les chiffres : la Géorgie compte 2 400 professeurs d'anglais et 2 100 professeurs d'allemand, contre seulement 800 professeurs de français. Par ailleurs, le nombre d'élèves recevant un enseignement de langue est également à comparer : 197 000 apprennent l'anglais et 172 000 l'allemand, contre 57 000 pour le français. Ayant gardé en mémoire l'entretien qu'ils eurent tous deux avec le Président Edouard Chevarnadzé au cours duquel celui-ci déclara : " L'image d'un Européen est pour nous l'image d'un Français ", il lui demande comment elle envisage de remédier à cette situation, afin de répondre aux attentes du peuple géorgien qui à l'évidence se sent proche de nous, de notre culture et tient en grande estime nos traditions républicaines et démocratiques ? Il lui demande s'il ne serait pas opportun de mettre à la disposition de nos amis géorgiens des moyens de parfaire la formation de leurs professeurs de français. Il lui demande enfin si la France ne pourrait pas aider la Géorgie à restaurer la bibliothèque de Tbilissi dont nombre d'ouvrages précieux sont menacés par les infiltrations d'eau de pluie.
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Réponse du ministère : Francophonie publiée le 07/11/1996
Réponse. - La France est consciente de la sympathiequ'éprouvent les Géorgiens à l'égard de la langue et de la culture françaises et de la nécessité d'y répondre. A cet égard, 1996 aura marqué un nouvel élan dans les relations franco-géorgiennes. La visite que j'ai effectuée en avril dernier a été suivie de celle du président du Sénat, et tout récemment de celle du ministre des affaires étrangères qui a manifesté concrètement la volonté de la France de donner un nouvel élan à la coopération culturelle entre la France et la Géorgie, malgré un contexte budgétaire difficile. Les mesures annoncées par le ministre concernent d'abord le renforcement de l'effectif culturel de notre ambassade à Tbilissi, avec l'objectif notamment de mieux répondre aux besoins de formation des professeurs de français. Un coopérant y sera très rapidement affecté comme assistant culturel et pédagogique. Un poste d'attaché linguistique sera créé en 1997. Des dispositions seront également prises afin d'envoyer en Géorgie de jeunes diplômés français qui donneront des cours dans des établissements d'enseignement secondaire ou supérieur, tout en se perfectionnant dans la connaissance de la langue et de la culture géorgiennes. Deux dispositions ont été également prises qui sont de nature à donner à la France une meilleure présence en Géorgie. Il s'agit de la création, en 1997, d'une salle " Europe cinémas " permettant de promouvoir le film français, ainsi que de l'installation, également en 1997, d'un émetteur de RFI en modulation de fréquence à Tbilissi. S'agissant de la restauration de la bibliothèque de Tbilissi, il convient de saluer l'intervention de la fondation Schuman qui a débloqué récemment des crédits d'urgence d'un montant de 50 000 F. Par ailleurs, des projets français de restauration du patrimoine géorgien sont à l'étude qui concernent la restauration des ektachromes consacrés aux monuments géorgiens détruits par le tremblement de terre de 1991, ainsi que celle des peintures et miniatures du musée Amiranachvili.
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