Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 25/07/1996
M. Serge Mathieu appelle l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur l'impérieuse nécessité de maintenir, voire de développer la prévention de l'alcoolisme. Quelles que soient les contraintes budgétaires, il apparaît difficile que les crédits 1996, votés par le Parlement, affectés au dispositif spécialisé de lutte contre l'alcoolisme, fassent l'objet d'un " gel budgétaire ", contrairement aux financements dévolus au sida et à la toxicomanie. Or ces crédits avaient été simplement maintenus au taux du collectif budgétaire de 1995. La lutte contre l'alcoolisme, et notamment sa prévention, doit rester un objectif prioritaire de la santé publique, comme l'ont montré de multiples rapports et audits successifs de la direction générale de la santé. Il lui demande de lui préciser la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle afin que la prévention de l'alcoolisme reste effectivement une priorité nationale.
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Réponse du ministère : Travail publiée le 12/12/1996
Réponse. - L'alcool constitue un grave fléau social : en effet, chaque année, la consommation excessive d'alcool est responsable de la mort d'environ 50 000 personnes, soit 10 % de la mortalité. L'alcoolisme au volant est l'une des causes importantes des accidents de la circulation et le nombre des condamnations pour conduite en état alcoolique représente plus de 20 % de l'ensemble des condamnations prononcées. En outre, la consommation excessive d'alcool intervient dans le mécanisme de l'exclusion, dont elle constitue aussi une conséquence fréquente. C'est pourquoi la lutte contre l'alcoolisme reste une priorité de la politique de santé publique. En 1996, l'Etat a engagé plusieurs actions. Il a, d'une part, attribué un taux d'évolution de 2,28 % aux structures spécialisées de lutte contre l'alcoolisme. D'autre part, dans le cadre des conférences de santé publique, il a engagé dans 16 régions ayant retenu l'alcool comme déterminant prioritaire de santé, des actions de formation à l'attention des acteurs de soins non spécialisés et des intervenants sociaux. De plus, dans le cadre des crédits destinés à financer des actions de lutte contre l'exclusion, il a prévu de financer des consultations avancées des structures spécialisées de lutte contre l'alcoolisme vers les lieux de vie ou lieux d'accueil des personnes en situation de précarité. Enfin, sur des crédits " assurance maladie ", des équipes d'alcoologie de liaison intrahospitalières seront créées afin d'améliorer la prise en charge à l'hôpital des personnes en difficulté avec l'alcool.
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