Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 18/07/1996

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur la situation des bacheliers professionnels au regard du contrat de qualification. Une circulaire DFP no 96/7 du 29 mars 1996 prévoit en effet la non-éligibilité de principe de ces jeunes diplômés à ce type de formation, à moins d'avoir fait la preuve de leurs difficultés d'accès à l'emploi. Toutefois, les titulaires d'un baccalauréat technique, proche du baccalauréat professionnel, peuvent quant à eux accéder au contrat de qualification, les bacheliers professionnels restant théoriquement éligibles au contrat d'apprentissage, pourtant plus coûteux pour la collectivité. Or des estimations indiquent que le tiers des sortants du " bac pro " souhaite poursuivre ses études, cette proportion tendant à augmenter. Compte tenu des difficultés du marché du travail, la recherche d'une formation complémentaire de type BTS en alternance est souvent, pour ce public, une priorité. Par ailleurs, diverses études confirment le fait que le BTS en alternance est un outil plus efficace que le seul baccalauréat professionnel pour accéder au marché de l'emploi, et montrent que le potentiel de recrutement des entreprises sur ce type de contrat demeure important. Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre afin de permettre aux bacheliers professionnels de bénéficier de cet outil d'insertion professionnelle qu'est le contrat de qualification.

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Réponse du ministère : Travail publiée le 26/09/1996

Réponse. - La circulaire DFP no 96/7 signée le 29 mars 1996 par le ministre du travail et des affaires sociales relative au public éligible aux contrats de qualification a retenu l'attention de l'honorable parlementaire. Cette circulaire a pour objet de préciser, à l'intention des services déconcentrés du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, les conditions dans lesquelles doit être interprété et appliqué l'article R. 980-1-1 du code du travail, qui prévoit que le contrat de qualification s'adresse aux jeunes n'ayant pas acquis de qualification au cours de leur scolarité ou ayant acquis une qualification qui ne leur a pas permis d'obtenir un emploi. Les jeunes titulaires d'un baccalauréat professionnel sont au regard de cette circulaire considérés comme détenteurs d'une qualification professionnelle. Ce constat est d'autant plus difficile à contester que les baccalauréats professionnels ont été mis en place récemment, en étroite concertation avec les professions concernées, qui ont veillé à ce que les qualifications visées correspondent bien au besoin des entreprises. De plus, ces diplômes comportent dans le cursus de formation des périodes de stage en entreprise. Ces jeunes qui en sont titulaires ont donc déjà eu une première expérience du monde professionnel. Cependant, dans le mesure où leur qualification ne leur a pas permis d'obtenir un emploi, les jeunes titulaires d'un bac professionnel peuvent bénéficier d'un contrat de qualification. Tel est le sens de la circulaire du 29 mars 1996, qui précise que leur entrée en contrat de qualification sera possible dans le cas où ils ont rencontré des difficultés d'accès à l'emploi. Il a en conséquence été demandé aux services déconcentrés du ministère du travail de prendre leur décision en considération du parcours antérieur du jeune concerné et de la situation locale de l'emploi. Une instruction complémentaire a même été diffusée. Ainsi les dispositions nouvellement applicables sont moins restrictives que celles de la circulaire précédente qui explicitait le texte réglementaire en précisant que les contrats de qualification s'adressent notamment aux jeunes " titulaires d'un diplôme obsolète qui ne permet pas l'accès à l'emploi ". Cette rédaction avait en effet pour effet d'interdire l'accès au contrat de qualification de l'ensemble des jeunes détenteurs d'un baccalauréat professionnel, dans la mesure où celui-ci pouvait difficilement être considéré comme obsolète. Il reste par ailleurs toujours possible aux jeunes titulaires d'un baccalauréat professionnel de continuer leur formation par la voie de l'apprentissage, qui constitue la voie privilégiée pour poursuivre une formation initiale dans le cadre de l'alternance.

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