Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 11/07/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances le rapport d'une des plus célèbres écoles de management européen, l'IMD, Internation Institute for Management Development, qui, selon 225 critères, éléments concrets, statistiques, jugements énoncés par des hommes d'affaires, a établi un classement des pays les plus compétitifs. On remarque que la Fance se trouve au vingtième rang et perd trois places par rapport à l'an dernier (source : Le Figaro du 28 mai 1996). Il lui demande quelles conclusions il tire de ce rapport nuisible à l'image de la France.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 19/12/1996

Réponse. - L'International Institute for Management Development n'est pas le seul organisme à formuler des classements internationaux. Ainsi, le World Competitiveness Report de 1995 situe la France dans une place proche de la R.F.A. en matière de compétitivité globale. Au surplus, de tels classements reposent largement sur des critères arbitraires. Ils mélangent éléments concrets, statistiques et jugements énoncés par des hommes d'affaires qui laissent une large place à des appréciations subjectives, et renseignent plus sur certains préjugés et sur le consensus ambiant que sur l'état réel de la compétitivité de chaque pays. Enfin, les faits sont là pour prouver que notre pays a accompli d'énormes progrès en matière de compétitivité. En témoignent les exemples suivants : premier exemple, la France ressort comme l'une des plus grandes nations commerçantes avec un ratio exportation/habitant (4 612 $ en 1995) supérieur à celui du Japon (3 094 $) et des Etats-Unis (2 025 $). Notre pays est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et le 4e exportateur de biens manufacturés, avec une part de marché mondial proche de 6 % et de 6,5 % sur l'O.C.D.E. Par ailleurs, il est le second exportateur mondial de services en 1994, avec 89 milliards de $ d'exportations, derrière les Etats-Unis (178 milliards de $), mais loin devant l'Allemagne (53 milliards de $), l'Italie (59), le Royaume-Uni (59) et le Japon (57). Deuxième exemple : la France est aujourd'hui structurellement excédentaire au niveau de ses échanges extérieurs. Elle n'est plus handicapée comme par le passé par une contrainte externe forte, ce qui lui confère des marges de manoeuvre macroéconomiques. Alors que l'excédent cumulé sur les huit premiers mois 1996 atteint 77,5 milliards de francs, il a été de 99,7 milliards de francs en 1995, 81 milliards de francs en 1994, 88 milliards de francs en 1993 et 31 milliards de francs en 1992. La balance des transactions courantes a enregistré quant à elle un excédent de 1,1 % du P.I.B. en 1995, soit le meilleur résultat (après celui du Japon) au sein du groupe des cinq plus grands pays industrialisés (G 5). L'excédent commercial apparaît comme particulièrement robuste d'un double point de vue. Il a d'abord perduré quel qu'ait été l'environnement macroéconomique tant français qu'international : récession de 1993, forte croissance en 1994, activité modérée en 1995 et 1996. Sa composante structurelle se situe probablement entre 60 et 80 milliards de francs. D'autre part, il a remarquablement résisté aux chocs monétaires intervenus d'août 1992 à avril 1995. La maîtrise des coûts salariaux unitaires a fait que notre compétitivité-prix vis-à-vis de la moyenne de nos huit partenaires de l'O.C.D.E. est restée globalement stable sur la période. Cela explique notamment que notre pays ait traversé les cinq premières années de la décennie sans grand dommage sur ses parts de marché globales alors que certains de ses proches concurrents européens bénéficiaient de taux de change particulièrement compétitifs. Troisième exemple : sur longue période, la France maintient remarquablement ses parts de marché mondiales (5,7 % en 1995, contre 5,6 % en 1970), en dépit de l'arrivée de nouveaux concurrents, asiatiques notamment. Cela n'est pas le cas pour l'Allemagne, qui perd deux points (de 12 à 10 % sur la même période) et le Royaume-Uni, qui perd 1,3 point (de 6,1 à 4.8 %). Quatrième exemple : la France est l'un des premiers investisseurs mondiaux. Elle a rattrapé son retard d'investissement à l'étranger à la fin de la dernière décennie. Entre 1985 et 1994, la part de la France dans le stock mondial d'investissement international a augmenté de 5 % à 8 %, notre pays passant du septième au cinquième rang mondial (derrière les autres pays du G 5). Les filiales d'entreprises françaises à l'étranger, au nombre de 16 000, emploient fin 1994 un nombre de salariés équivalent à celui des entreprises allemandes délocalisées, ce qui constitue un résultat remarquable en comparaison des différences de taille entre les deux économies (du simple au double pour le seul secteur industriel). Ce rattrapage est le résultat d'un effort marqué des entreprises françaises qui ont investi 120 milliards de francs en moyenne par an entre 1989 et 1992 (avec un pic de 147 milliards de francs en 1990). La fin des années 1980 correspond à un essor des flux d'investissements directs à l'étranger dans l'ensemble des pays industrialisés, mais c'est en France que la dynamique est la plus forte. Des pays du G 5, la France est celui qui voit le poids de ses investissements à l'étranger croître le plus dans son produit intérieur brut au cours de la dernière période (de 0,8 % en 1984 - 1988 à 1,6 % sur la période 1989-1993). Profitant du niveau attractif du dollar, les entreprises françaises ont acquis au cours de cette période d'importantes firmes américaines possédant déjà un fort potentiel de marché, faisant des Etats-Unis le premier pays d'implantation française, loin devant le Royaume-Uni. Cinquième exemple : de 1991 à 1994, grâce à sa position privilégiée dans le Marché Unique, la France s'est située parmi les trois premiers pays d'accueil de l'investissement international, avec une première place en 1992 selon le fonds monétaire international. Si la progression en termes de stocks d'investissement est moins spectaculaire, l'évolution est tout aussi positive, puisque la France a dépassé l'Allemagne et réduit son retard vis-à-vis de la Grande-Bretagne. ; la dernière décennie. Entre 1985 et 1994, la part de la France dans le stock mondial d'investissement international a augmenté de 5 % à 8 %, notre pays passant du septième au cinquième rang mondial (derrière les autres pays du G 5). Les filiales d'entreprises françaises à l'étranger, au nombre de 16 000, emploient fin 1994 un nombre de salariés équivalent à celui des entreprises allemandes délocalisées, ce qui constitue un résultat remarquable en comparaison des différences de taille entre les deux économies (du simple au double pour le seul secteur industriel). Ce rattrapage est le résultat d'un effort marqué des entreprises françaises qui ont investi 120 milliards de francs en moyenne par an entre 1989 et 1992 (avec un pic de 147 milliards de francs en 1990). La fin des années 1980 correspond à un essor des flux d'investissements directs à l'étranger dans l'ensemble des pays industrialisés, mais c'est en France que la dynamique est la plus forte. Des pays du G 5, la France est celui qui voit le poids de ses investissements à l'étranger croître le plus dans son produit intérieur brut au cours de la dernière période (de 0,8 % en 1984 - 1988 à 1,6 % sur la période 1989-1993). Profitant du niveau attractif du dollar, les entreprises françaises ont acquis au cours de cette période d'importantes firmes américaines possédant déjà un fort potentiel de marché, faisant des Etats-Unis le premier pays d'implantation française, loin devant le Royaume-Uni. Cinquième exemple : de 1991 à 1994, grâce à sa position privilégiée dans le Marché Unique, la France s'est située parmi les trois premiers pays d'accueil de l'investissement international, avec une première place en 1992 selon le fonds monétaire international. Si la progression en termes de stocks d'investissement est moins spectaculaire, l'évolution est tout aussi positive, puisque la France a dépassé l'Allemagne et réduit son retard vis-à-vis de la Grande-Bretagne.

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