Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 04/07/1996

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre du travail et des affaires sociales sur l'avenir de l'hôpital Avicenne, en Seine-Saint-Denis. Celui-ci a une double vocation : d'une part, répondre aux besoins de santé d'une population de 1,5 million d'habitants, d'autre part, jouer son rôle de centre hospitalier universitaire en liaison avec l'unité de formation et de recherche (UFR) médecine de Bobigny, composante de l'université Paris-Nord - Villetaneuse. Cet hôpital est localisé dans le Nord-Est parisien, nettement sous-équipé en établissements hospitaliers par rapport au reste de la région parisienne. Ancien hôpital franco-musulman, il n'a jamais bénéficié d'une modernisation ni d'une remise à niveau à la hauteur des exigences voulues par l'Assistance publique pour ses hôpitaux parisiens. Lié à l'UFR de médecine à Bobigny, l'hôpital Avicenne participe au développement de l'enseignement supérieur et de la recherche en Seine-Saint-Denis. Ces filières universitaires du domaine scientifique, sanitaire et social permettent la formation de près de 4 000 étudiants, principalement originaires du département. Mais il n'a jamais bénéficié de création d'unité de recherche Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) ou Centre national de recherches sicentifiques (CNRS). La création, il y a neuf ans, de l'Institut oncologique cellulaire moléculaire humaine (IOCMH), malgré les limites de sa forme associative, a permis de pallier cette absence. Malgré les garanties antérieures et l'engagement financier du conseil général de la Seine-Saint-Denis, les récentes décisions de diminution importante de crédits auraient de très lourdes conséquences. Elles remettent tout d'abord en cause le projet de création d'un centre de cancérologie. Pourtant, le cancer est la première cause de mortalité en Seine-Saint-Denis et près d'un patient sur deux, pris en charge à Avicenne, relève d'une pathologie tumorale. Ensuite, elles accroisseraient le déséquilibre du secteur public par rapport au secteur privé. Enfin, en fragilisant la structure hospitalière elles affaiblissent les conditions d'enseignement et de recherche de l'UFR d'autant plus que l'IOCMH, financé par le seul secteur associatif, voit ses crédits diminuer et est lui-même menacé. Cette situation entraîne un grand mécontentement de la part des personnels, des élus et de la population de Seine-Saint-Denis qui souhaitent un véritable centre hospitalier universitaire de qualité. D'où la nécessaire création d'un véritable centre de cancérologie tel qu'il était programmé dans le plan quinquennal 1996-2000, regroupant les activités déjà existantes, complétée par un centre de radiothérapie. Afin de permettre à la Seine-Saint-Denis de bénéficier d'un CHU de haute qualité scientifique et médicale, elle lui demande d'intervenir afin que des crédits d'investissement soient débloqués et que l'autorisation d'implantation de radiothérapie soit accordée.

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