Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 20/06/1996
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche l'exercice de physique imaginé par un professeur d'un collège du département des Yvelines qui portait sur le gazage d'israélites par les nazis. Un journaliste du Monde d'ajouter dans un article du 5 mai 1996 que " le douteux exercice avait été posé en classe plusieurs années consécutives sans jamais susciter aucune réaction. " Il lui demande si l'information donnée par le journaliste du Monde est exacte et s'il s'avérait qu'elle le soit, quelles sont les raisons pour lesquelles les termes de l'exercice n'avaient suscité aucune réaction de la part du proviseur du collège et quelles dispositions ont été et vont être prises pour éviter à l'avenir de pareils sujets de devoirs.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 24/10/1996
Réponse. - Les faits évoqués par l'honorable parlementaire et relatés par le journal Le Monde du 6 juin 1996 (et non du 6 mai) sont exacts et peuvent être rappelés : une enseignante d'un collège de l'académie de Versailles a donné le 19 février 1996 un devoir de physique sur l'holocauste à une classe de 3e. La correction en a été faite dans l'heure suivante. Le professeur n'a alors enregistré aucune réaction de la part des élèves. Quelques mois plus tard, une mère d'élève fait part au principal du caractère choquant de l'exercice en physique. Dès qu'il a connaissance du contenu de l'exercice, le principal reconnaît alors le bien-fondé de cette plainte et constate que cet exercice avait déjà été donné l'année précédente mais n'avait suscité aucune réaction. Le principal convoque aussitôt ce professeur, qui est traduit devant le conseil de discipline académique le 21 juin 1996. Ce professeur a été sanctionné par un avertissement. Le principal et le recteur ont aussitô
t exprimé leur " stupeur et leur indignation ". Le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, quant à lui, a demandé qu'une mesure de suspension soit prise immédiatement " sans attendre la réunion des instances " et a déclaré : " Il s'agit d'une dérive inacceptable... on a cherché à traduire de manière scientifique la pire des horreurs comme si c'était un fait sur lequel devaient s'appliquer des critères normaux. L'holocauste mérite d'être traité comme quelque chose qui inspire un sentiment d'horreur sacré. " Cette prise de position, claire et ferme, la sanction infligée à ce professeur, doivent rassurer l'honorable parlementaire et devraient permettre d'éviter que de pareils devoirs puissent, à l'avenir, être proposés à des élèves.
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