Question de M. HUSSON Roger (Moselle - RPR) publiée le 30/05/1996
M. Roger Husson appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur la mise à la réforme des bombardiers Mirage IV P de la Force aérienne stratégique (FAS). En effet, le 31 juillet 1996, les quinze bombardiers Mirage IV P, basés dans le sud-ouest de la France, seront retirés du service en tant que vecteurs d'une arme nucléaire et cinq, seulement, seront conservés à Mont-de-Marsan pour effectuer des missions de reconnaissance stratégique à longue distance. Ce retrait marquera donc une étape importante dans l'évolution des moyens nucléaires français. Non seulement il met fin à la stratégie " anticités ", mais encore, et pour la première fois dans son histoire, l'armée de l'air n'aura plus de bombardiers capables de frappes massives. Or, étant donné que nous ne sommes pas à l'abri d'un retournement stratégique dû à un chantage nucléaire (mafia, terroriste, mégalomane...), il est impératif que notre armée de l'air conserve une capacité de montée en puissance pour faire face à de tels risques, aujourd'hui imprévisibles. Il lui demande donc de bien vouloir lui confirmer officiellement que les dix Mirages IV P restants, retirés du service, seront bien conservés sous cocon, prêts à être réactivés comme bombardiers en cas de besoin et, dans la négative, de lui faire connaître leur devenir.
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Réponse du ministère : Défense publiée le 04/07/1996
Réponse. - Les bombardiers Mirage IV P, de la force aérienne stratégique (FAS), seront retirés du service le 31 juillet 1996. Toutefois, cinq Mirage IV P destinés à la reconnaissance stratégique seront maintenus jusqu'à l'arrivée en service du Rafale version reconnaissance. Afin de pallier les inévitables opérations de maintenance de longue durée, les problèmes liés au vieillissement, aux accidents, aux dommages en opérations, six avions seront stockés sous cocon et six autres appareils seront conservés à titre de rechange pour les parties utilisables en fin de potentiel. A la même date, l'ensemble de la mission nucléaire du Mirage IV P sera repris par le Mirage 2000 qui, depuis 1988, met déjà en oeuvre le missile air-sol moyenne portée (ASMP) utilisé par le Mirage IV P. Le maintien sous cocon du Mirage IV P, à des fins nucléaires, ne se justifie donc pas. De plus, le Rafale, appelé à succéder au Mirage 2000 N pourra, à l'horizon 2008, mettre en oeuvre le nouveau missile ASMP p, disposant d'une allonge plus importante et de meilleures capacités de pénétration. Ainsi, il existe une continuité de stratégie dans le domaine de l'armement avec les missiles AN 22, ASMP, ASMP p mais aussi grâce au recoupement opéré entre les générations d'avions Mirage IV, Mirage IV P, Mirage 2000 et Rafale. Ces appareils, ravitaillables en vol, disposent de la souplesse nécessaire pour répondre avec leurs missiles hypersoniques aérobies aux différents types de menaces possibles et demeurent complémentaires de la composante sous-marine, munie des missiles balistiques.
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