Question de M. LAURET Edmond (La Réunion - NI) publiée le 23/05/1996

M. Edmond Lauret attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat chargée de la francophonie sur le rôle que pourraient, devraient et souhaiteraient jouer les départements d'outre-mer dans la défense de la francophonie. Considérant que ces départements sont situés dans des zones où la francophonie est présente, mais souvent menacée, il lui demande quelles dispositions elle entend prendre ou faire prendre par ses collègues du Gouvernement pour que les départements d'outre-mer soient davantage associés aux opérations de coopération culturelle, économique et commerciale conduites par la France dans les régions où se situent les DOM. En ce qui concerne en particulier la Réunion, les opérateurs économiques souhaitent en effet ardemment participer aux efforts conduits par la France en ces domaines dans la zone sud de l'océan Indien et en Afrique australe.

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Réponse du ministère : Francophonie publiée le 22/08/1996

Réponse. - L'outre-mer français a un rôle essentiel à jouer au service de l'ambition francophone. Tour à tour ambassadeurs d'excellence de la langue française, relais d'actions de coopération et acteurs de la présence française, les départements et territoires d'outre-mer sont une chance pour la francophonie et un modèle pour la communauté des Etats ayant le français en partage. Présents sur toutes les mers, les DOM-TOM sont à l'image du monde francophone. Ils apportent une diversité qui rappelle celle des quarante-neuf pays issus de tous les continents, qui composent la communauté des Etats francophones. Cette diversité se double d'une remarquable répartition géographique qui permet à nos régions ultramarines d'être proches de nombre d'Etats francophones et de saisir les particularismes de chaque région du monde. L'outre-mer français apporte aussi à la construction francophone un modèle culturel fait du respect des identités de chacun et du désir de partager la culture des autres. La francophonie moderne, en effet, doit se nourrir de la diversité des échanges culturels et offrir des solidarités nouvelles. Par leur métissage et la richesse de leur culture, les DOM et les TOM sont des exemples. Ils prouvent que le français sait toujours trouver sa place dans la diversité des sociétés et des situations sans jamais renier l'apport culturel de chacun. Ils offrent les prémices d'une communauté francophone achevée, véritable osmose de peuples et de cultures et source d'un véritable enrichissement mutuel. Elément exemplaire de la communauté francophone, les DOM et les TOM participent également concrètement à son développement. De plus en plus intégrés à leur environnement régional, ils favorisent le rayonnement de la langue française grâce notamment à l'audiovisuel. Les programmes des médias locaux, en particulier ceux de RFO, sont, en effet, retransmis dans les régions avoisinantes. En outre, le service public audiovisuel français d'outre-mer partage avec les médias des pays voisins son savoir-faire : les échanges de programmes, de techniciens et de journalistes permettent ainsi d'entretenir des liens étroits. Par ailleurs, les DOM et les TOM ont noué avec leur environnement des relations privilégiées en matière d'éducation. Dans la Caraïbe, des stages pour les professeurs étrangers ont été organisés à Pointe-à-Pitre en 1995 et en 1996, l'université Antilles-Guyane doit assister les autorités haïtiennes dans la formation des maîtres du secondaire. A la Réunion, outre les actions conduites depuis 1986 en faveur des pays du sud-ouest de l'océan Indien, le centre international du Tampon accueille, depuis 1994, le centre pour l'enseignement des langues précédemment installé au Burundi. En 1995, ce sont 350 étudiants originaires de pays anglophones qui ont été ainsi accueillis. Dans le domaine de l'enseignement supérieur, une université de l'océan Indien va progressivement offrir des formations dans chacun des pays. Il s'agira d'une véritable université ouverte, sans murs et sans frontières, qui offrira aux étudiants originaires de la région une palette de formations de haut niveau. Comme le souligne l'honorable parlementaire, la Réunion a vocation à multiplier les échanges culturels, économiques et commerciaux avec les pays de l'océan Indien et de l'Afrique australe. A Saint-Pierre-et-Miquelon, un institut de langue française, le Francoforum, créé il y a quelques années, est devenu un outil essentiel de la coopération avec les provinces atlantiques du Canada. Enfin, la solidarité francophone se manifeste concrètement, par exemple lors des catastrophes naturelles, avec l'échange des données météorologiques et la mise à disposition de moyens d'aide aux populations sinistrées. Le rôle de l'outre-mer français au sein de la francophonie doit encore être valorisé. Des actions nouvelles de coopération régionale seront recherchées. D'ores et déjà, la Réunion entretient des liens étroits avec les pays francophones de l'océan Indien. Quant aux territoires français du Pacifique, leur coopération avec les Etats de la région, en particulier le Vanuatu, se développe. L'université française du Pacifique va progressivement s'ouvrir pour accueillir des étudiants étrangers, contribuant ainsi à développer l'influence francophone dans cette partie du monde. ; concrètement, par exemple lors des catastrophes naturelles, avec l'échange des données météorologiques et la mise à disposition de moyens d'aide aux populations sinistrées. Le rôle de l'outre-mer français au sein de la francophonie doit encore être valorisé. Des actions nouvelles de coopération régionale seront recherchées. D'ores et déjà, la Réunion entretient des liens étroits avec les pays francophones de l'océan Indien. Quant aux territoires français du Pacifique, leur coopération avec les Etats de la région, en particulier le Vanuatu, se développe. L'université française du Pacifique va progressivement s'ouvrir pour accueillir des étudiants étrangers, contribuant ainsi à développer l'influence francophone dans cette partie du monde.

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