Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 16/05/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de Mme le ministre de l'environnement l'information parue dans le magazine L'Express du 9 mai 1996 selon laquelle " la Guyane confirme sa place de premier producteur d'or (2,5 tonnes en 1995) de la République. Une activité qui ne va pas sans nuisance. Depuis 1855, début de l'exploitation aurifère, 300 tonnes de mercure auraient été disséminées dans l'écosystème du seul département français d'Amérique du Sud ". Il lui demande si cette affirmation est exacte et, s'il se révèlait qu'elle le soit, quelles mesures le Gouvernement français envisagerait pour enrayer cette pollution.

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Réponse du ministère : Environnement publiée le 01/08/1996

Réponse. - Mme le ministre de l'environnement a pris connaissance avec intérêt de la question posée par l'honorable parlementaire concernant la pollution par l'exploitation aurifère en Guyane. Des rejets de mercure sont effectivement liés à l'exploitation aurifère en Guyane. D'après la production aurifère déclarée depuis 1860, on estime que 200 à 300 tonnes de mercure ont été rejetés dans le milieu naturel sous la forme de liquide ou de vapeur. Après une dizaine d'années où l'activité aurifère avait fortement baissé, une reprise de la production vers le milieu des années 1980 a conduit à prendre des mesures pour rendre obligatoire la récupération du mercure par distillation. Une installation correctement dimensionnée permet de récupérer 98 p. 100 du mercure et conduit à un rejet de 10 g de mercure par kilogramme d'or produit (contre 700 g de mercure par kilogramme d'or en l'absence de traitement). Aujourd'hui, grâce aux efforts fournis par les plus gros producteurs et de nombreux petits exploitants, les rejets de mercure ont été considérablement réduits. Il subsiste néanmoins des rejets provenant de petites exploitations " instables " et difficilement contrôlables disséminées dans le département (90 000 km2 de forêt équatoriale). Les efforts seront poursuivis pour que les techniques utilisées soient encore plus performantes et les rejets mieux surveillés, sans oublier les nécessaires opérations de contrôle destinées à arrêter les trop nombreuses exploitations anarchiques. Pour une production d'or de 2,5 tonnes, l'objectif est de limiter le rejet annuel de mercure à 350 kilogrammes soit 140 g/kg (contre 420 g/kg en 1992). Les études faites à l'occasion de la mise en service du barrage de Petit-Saut ont révélé une contamination par le mercure de l'écosystème aquatique. Les recherches qui ont suivi n'ont pas mis en évidence de cas d'intoxication chronique des populations.

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