Question de M. BADRÉ Denis (Hauts-de-Seine - UC) publiée le 09/05/1996

M. Denis Badré attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme sur la coopération de formation des personnels techniques, notamment pilotes, engagée depuis deux ans par la compagnie nationale Air France avec la compagnie vietnamienne Vietnam Airlines. Cette coopération exemplaire fait suite à la prise en location, par la compagnie Vietnam Airlines, d'avions Airbus A.320. Le nombre d'appareils concernés, qui était au départ de six, va passer à dix fin 1996, avec comme projet de porter ce nombre à vingt à l'horizon 2000. Ne disposant pas encore d'hommes qualifiés en nombre suffisant pour utiliser ces Airbus, Vietnam Airlines a demandé à Air France de poursuivre cette coopération en fournissant des instructeurs pilotes, des commandants de bord et des copilotes. Ceux-ci seraient remplacés progressivement par des pilotes vietnamiens formés par Air France. La compagnie nationale, en réponse à cette demande, vient de proposer un contrat minimaliste, tant en ce qui concerne la durée (mars 1997) que les personnels, puisque seule l'exploitation de quatre appareils sur dix est proposée. Cette proposition est de nature à amener le Vietnam à recruter des pilotes étrangers au lieu de pouvoir employer, comme il le souhaite, des pilotes d'Air France. La raison invoquée pour cette offre, qui ne répond pas à l'attente vietnamienne, est le manque de pilotes à la compagnie Air France. Or, alors que l'emploi est la priorité nationale, six cents pilotes, ayant une promesse d'embauche d'Air France, attendent leur recrutement depuis plus de trois ans. Il serait regrettable que la France se retire ainsi d'un marché aussi porteur en Asie du Sud-Est pour des raisons de manque d'effectifs alors que ceux-ci peuvent être rapidement disponibles. Une telle attitude pourrait être, en outre, préjudiciable à l'avenir de la construction aéronautique nationale car le retrait prématuré d'Air France, qui, dans les faits, a collaboré au succès du placement de ces Airbus, pourrait amener le Vietnam à se tourner vers des constructeurs étrangers. Ce retrait paraît, enfin, particulièrement fâcheux alors que se prépare, à Hanoï, le prochain sommet de la francophonie. Les difficultés qu'Air France doit actuellement surmonter sont bien connues. Mais les Vietnamiens, qui ont toujours honoré les conventions souscrites avec Air France, seraient certainement disposés à étudier un contrat équitable prenant en compte les intérêts français. La question se pose donc de savoir si Air France peut reconsidérer sa proposition de telle sorte que celle-ci réponde aux préoccupations gouvernementales de plein emploi et aux aspirations de développement du Vietnam.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 03/10/1996

Réponse. - La coopération aéronautique entre la France et la Vietnam s'est fortement développée ces dernières années. Des organismes publics ou privés ont entrepris de former du personnel navigant et du personnel au sol de Vietnam Airlines, de rénover le centre de formation du Vietnam et de fournir une assistance technique à l'administration de l'aviation civile en matière de réglementation. La compagnie nationale Air France a pris une part active dans cette coopération. Depuis trois ans, elle assure notamment, avec ses équipages et 7 Airbus, une partie du réseau domestique et international d'Air Vietnam. Cette forme de coopération est par nature provisoire et appelée à disparaître au fur et à mesure que Vietnam Airlines introduit dans sa flotte les 10 Airbus A-320 qu'elle a pris en location de longue durée et dont elle prend la responsabilité technique et opérationnelle. Toutefois, ne disposant pas encore de pilotes qualifiés sur Airbus en nombre suffisant, Vietnam Airlines a recherché un renfort de personnel navigant. Air France a proposé de mettre en place, jusqu'en mars 1997, le personnel navigant correspondant à quatre appareils qui auraient assuré l'adaptation en ligne de nouveaux pilotes vietnamiens. Vietnam Airlines a pris le parti de lancer un appel d'offres international. Les propositions d'Airbus Industrie ont été retenues, avec pour opérateur une société spécialisée dans le domaine de la fourniture de pilotes.

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