Question de M. BONY Marcel (Puy-de-Dôme - SOC) publiée le 09/05/1996
M. Marcel Bony attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur la formation des prix de la viande bovine. Ce marché est structurellement excédentaire puisque la production augmente alors que la consommation diminue. Or, pour autant, on assiste à une importance reconstitution des marges à l'intérieur de la filière, notamment au niveau de la grande distribution. Ainsi, de 1990 à 1995, le prix moyen du kilo vif a chuté de 11,90 F à 10,50 F (source OFIVAL) alors que l'indice des prix en magasin (hors droit d'entrée et de référencement dans les grandes surfaces) est passé de 100 à 106,2 (source INSEE). Cet écart grandisant entre les prix à la production et ceux à la consommation mériterait dès lors que la filière soit rendue transparence, de sorte qu'on puisse connaître les marges des différents opérateurs entre le producteur et le consommateur. Aussi, compte tenu du fait que ce secteur viande bovine représente un quart de la production agricole du département du Puy-de-Dôme, il lui demande de rechercher la plus grande transparence dans la formation des prix de cette filière.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 20/02/1997
Réponse. - Le secteur de la viande bovine enregistre des variations importantes entre les cotations officielles au stade de la production et les prix au niveau du détail. L'existence de cette divergence - qui, à juste raison, suscite la méfiance et l'incompréhension tant des producteurs que des consommateurs - trouve une explication dans l'organisation même de la filière. En effet, celle-ci fait intervenir de nombreux partenaires. De ce fait, le produit final proposé au consommateur subit tout au long du circuit un grand nombre d'opérations qui en alourdissent le coût : commercialisation des animaux, abattage, découpe, commercialisation des viandes en gros ou au détail. La multiplicité des enjeux et des intérêts que recouvre la question du prix de la viande bovine a conduit le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation à confier à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), en août 1996, l'analyse des conditions de formation des prix dans la filière bovine. Les résultats de l'étude de l'OFCE, rendue publique le 22 janvier dernier, font apparaître que l'augmentation de l'écart entre les prix à la production et les prix de vente s'explique en tout premier lieu par l'augmentation de la marge des opérateurs, afin de couvrir les coûts fixes. Toutefois, cet effet n'est pas suffisant pour expliquer l'ensemble du phénomène observé. Plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte, à savoir les réticences des intermédiaires à répercuter une baisse des prix à la production sur leurs prix de vente. Par ailleurs, l'existence dans l'esprit du consommateur entre prix et qualité conduit à une faible répercussion d'une baisse des prix sur la consommation. Enfin, le rapport souligne qu'il faut tenir compte de l'évolution des préférences alimentaires, avec un déplacement des choix vers les produits les plus chers. Le facteur déterminant dans la formation des prix est d'abord, selon l'OFCE, l'évolution de la demande. Malgré la diversité des mécanismes qui jouent sur la formation des prix, deux actions peuvent être privilégiées. D'une part, l'organisation des producteurs et des filières s'avère indispensable pour maîtriser la production. D'autre part, il faut améliorer l'information des consommateurs et favoriser le développement des démarches de qualité. C'est en ce sens que les ministères de l'agriculture et de la consommation ont appuyé la campagne de communication sur la viande bovine française lancée par Interbev à la mi-janvier. Ces deux principes trouveront leur traduction dans la loi d'orientation agricole pour laquelle le Gouvernement a la volonté de voir le texte présenté et discuté au Parlement avant la fin du premier semestre 1997.
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