Question de Mme BERGÉ-LAVIGNE Maryse (Haute-Garonne - SOC) publiée le 25/04/1996
La situation des habitants de Gorazde, en Bosnie-Herzégovine, malgré l'application globale des accords de Dayton, demeure particulièrement précaire. En effet, la ville reste pratiquement enclavée, sans liaison téléphonique, sans eau et sans électricité. Certes, les accords de paix ne prévoyaient pas de route directe pour relier Gorazde à Sarajevo, et la construction d'une voie praticable pourrait prendre de deux à trois ans, sans qu'un financement n'ait été aujourd'hui trouvé. De même, il semble que certaines promesses gouvernementales françaises, comme le financement d'une station de pompage et de filtrage de l'eau, soient toujours en attente. De fait, ainsi que l'affirment les autorités locales, aucune aide financière internationale n'a été reçue par les habitants de Gorazde depuis la signature du traité de paix. C'est pourquoi Mme Maryse Bergé-Lavigne demande à M. le ministre des affaires étrangères ce que le Gouvernement français pense faire concrètement dans les semaines à venir pour aider les habitants de Gorazde à sortir de leur isolement relatif, et s'il pense, en particulier, aider au rétablissement rapide du téléphone, de l'eau et de l'électricité dans l'enclave.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 20/06/1996
Réponse. - Comme le sait l'honorable parlementaire, la situation à Gorazde est au centre de nos préoccupations. Le secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence s'y est rendu lors du voyage qu'il a effectué en Bosnie-Herzégovine du 17 au 21 février 1996. Ce déplacement a permis de dresser un inventaire des besoins, en vue de compléter les opérations entreprises par la France depuis le désenclavement de Gorazde, fin octobre 1995. Pour mémoire, une intervention d'urgence, d'un coût de 760 000 francs, avait été immédiatement décidée (fourniture de vivres, vêtements et chaussures d'hiver, notamment). A la suite de la mission de M. Emmanuelli, la France a entamé la réalisation d'un projet d'approvisionnement en eau potable, d'un montant de 3,4 MF, financé par le Fonds d'urgence humanitaire. Les travaux devraient être achevés dans le courant de l'été. Au cours des deux derniers mois, les actions suivantes ont également été menées : aide médicale et alimentaire aux enfants et personnes âgées (212 000 F), fourniture de médicaments et de matériel médical à l'hôpital pédiatrique de la ville (90 145 F), livraison de 40 tonnes de ciment (27 700 F). Grâce à l'intervention du groupe de gestion international (International Management Group - IMG), agence d'expertise pour la reconstruction en ex-Yougoslavie dirigée par notre compatriote M. Paul Monory, l'électricité a été rétablie. La remise en service des liaisons téléphoniques, en revanche, prendra plus de temps, car elle est indissociable de la réfection générale du réseau, inscrite parmi les projets prioritaires du programme international de reconstruction de la Bosnie-Herzégovine. De manière plus générale, on relève que l'aide humanitaire distribuée par la France dans l'ensemble de la zone (pays de l'ancienne Yougoslavie) depuis 1991 s'élève à près de 150 MF.
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