Question de M. RICHERT Philippe (Bas-Rhin - UC) publiée le 04/04/1996
M. Philippe Richert appelle l'attention de M. le ministre de la culture sur la situation des facteurs d'orgues. Cette profession connaît en effet actuellement de sérieuses difficultés, au regard des moyens dont elle dispose pour la préservation et la restauration des orgues. Celles-ci sont notamment dues à des coûts importants de formation qui sont à la charge des facteurs d'orgues, qui craignent en outre une éventuelle remise en cause des politiques développées en leur faveur par les pouvoirs publics. Or, ce secteur représente aujourd'hui en France 10 000 instruments et 100 entreprises employant 500 salariés. La manufacture d'orgues constitue par ailleurs un art multi-séculaire, dont la qualité est reconnue bien au-delà de nos frontières et concourt à l'aménagement et au développement culturel du territoire. Il souhaiterait en conséquence connaître les suites qu'il entend réserver à ces préoccupations et le soutien qu'il compte le cas échéant apporter à cette profession, afin de lui permettre de continuer à oeuvrer en faveur de la préservation de nos orgues qui sont partie intégrante de notre patrimoine.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 06/06/1996
Réponse. - La profession de facteur d'orgues mérite d'être soutenue dans le respect de ses compétences artisanales particulières, dans la préservation de son savoir-faire, qui s'est manifesté notamment à l'occasion de la reconstruction de l'orgue de la chapelle royale de Versailles ; des restaurations des orgues historiques de la basilique de Saint-Maximin-en-Provence, de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, de la cathédrale Notre-Dame de Paris, des églises Sainte-Croix de Bordeaux, Saint-Sulpice de Paris, etc. ; de la construction d'orgues neufs tels que ceux de la cathédrale de Fréjus, du musée de la Cité de la musique, de l'abbatiale de Lessay, des églises de Cognac, Vichy, etc. Ces travaux et d'autres semblables sont à l'honneur des facteurs d'orgues français. Il faut constater avec satisfaction que, dans la restauration des orgues, des efforts considérables ont été faits, au cours des vingt dernières années, pour respecter autant que possible l'esthétique originale propre à chaque instrument, en fonction des progrès de la musicologie. La réputation des orgues français qui, dans chaque région, ont un caractère typique, s'étend bien au-delà de nos frontières et suscite la curiosité et la plus grande admiration des interprètes internationaux. Dans le cadre de la Communauté européenne, les marchés publics pour la restauration des orgues ou la construction d'orgues neufs sont ouverts. Cette situation est une chance à saisir car elle peut entraîner pour nos entreprises des commandes venant d'autres pays. En ce sens, il est important que les facteurs d'orgues se fassent mieux connaître. Loin de se désengager de la restauration et de la construction d'orgues neufs, le ministère de la culture, conscient des difficultés que traverse la profession de facteur d'orgues, a doublé en 1996 la dotation consacrée à la construction d'orgues neufs. L'Etat participe, depuis sa création, aux côtés de la chambre des métiers d'Alsace, au fonctionnement du Centre national de la formation artisanale de facteur d'orgues. Son effort y est constant. Les orgues neufs ne bénéficient pas du taux réduit de TVA qui n'est appliqué que de façon exceptionnelle et limitative aux oeuvres d'art. Pour affiner les différentes mesures susceptibles de soutenir la profession, le ministère de la culture a confié une étude prospective au cabinet-conseil " Plein Sens ". Enfin, le ministre chargé de la culture a décidé de recevoir très prochainement les représentants du groupement professionnel des facteurs d'orgues afin de rechercher avec eux les moyens d'aider à l'exercice de cette profession.
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