Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 29/02/1996
M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur les inquiétudes des secteurs du commerce et de l'industrie suscitées par les projets étudiés par le conseil des ministres de l'agriculture de l'Union européenne en matière de production de veau. Parmi ces projets figurent de nouvelles normes pour les méthodes d'alimentation. Les veaux devraient recevoir, dès la deuxième semaine, des fourrages grossiers, qui en feront des ruminants donnant une viande rouge. Or, ces normes consacreraient le mode de production à la hollandaise, certes plus compétitif, mais de moindre qualité que le mode de production à la française (jeune bovin de quatre à cinq mois, non ruminant, nourri au lait, donnant une viande tendre et claire). La disparition de cette production affecterait quelque 20 000 emplois et perturberait le marché de la poudre de lait. Cette dernière consommée par les veaux de boucherie représente six points de quotas laitiers. Il lui demande, en conséquence, quelle position il envisage de défendre afin de préserver cette production typiquement française.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 04/07/1996
Réponse. - Le projet de la Commission européenne de modification de la réglementation relative aux conditions d'élevage des veaux de boucherie constitue en effet une remise en cause de l'organisation économique de cette filière. En ce qui concerne l'alimentation, la fixation d'un taux minimal d'hémoglobine sanguine, liée à une complémentation en fourrages grossiers et à un abreuvement " ad libitum ", conduirait, d'après les premières analyses menées à modifier le type d'animal produit, ce qui ne serait pas sans conséquences sur le niveau de consommation, déjà déprimé par la crise que traverse actuellement le secteur de la viande bovine dans son ensemble. En ce qui concerne l'habitat, toute modification des conditions actuelles d'élevage doit être justifiée par une argumentation scientifique incontestable, réalisée par des experts de compétence internationale et reconnue. L'opinion publique est de plus en plus sensible aux argumentations développées par les organisat ions de protection des animaux. Dans ces conditions, il apparaît fondamental d'éviter une détérioration de l'image de la viande de veau auprès des consommateurs. Le Gouvernement français a déposé un mémorandum où il interroge la Commission européenne de façon claire et précise sur l'impact économique des modifications envisagées par rapport aux conditions actuelles de production dans le secteur du veau de boucherie et maintiendra une position de fermeté sur ce dossier.
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