Question de M. BONY Marcel (Puy-de-Dôme - SOC) publiée le 08/02/1996

M. Marcel Bony appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur l'avenir de la production du veau de boucherie à la française. Le veau de boucherie se définit comme un jeune animal de l'espèce bovine, non ruminant, nourri au lait ou à partir de produits laitiers, élevé généralement en boxes individuels et donnant une viande tendre et claire vers l'âge de quatre à cinq mois. Ce veau constitue l'essentiel des 2 000 000 de têtes produites annuellement en France, fournissant environ 250 000 tonnes de viande de veau. Avec les veaux élevés sous la mère, cette production donne une viande recherchée par le consommateur. En Europe, la France est de loin le premier producteur et consommateur de cette viande de veau, suivie par l'Italie et les Pays-Bas qui développent une production de veaux ruminants élevés avec des protéines de substitution, abattus à un âge dépassant 6 mois et donnant une viande déjà rouge. La conjoncture économique accorde déjà un avantage aux veaux hollandais, dont le prix de revient est moins élevé et qui profitent de l'appellation veau, alors qu'il s'agirait plutôt d'un broutard, pour prendre petit à petit des parts de marché à la production française. Il semblerait à présent que des projets de directives ou de règlements européens soient à l'étude qui remettraient en question la production de veau de lait à la française, avec les conséquences que l'on peut prévoir sur les marchés du lait et de la viande bovine au plan national comme européen. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui donner des informations à ce sujet et lui indiquer quelle est la ligne de conduite qu'il défendra dans ce dossier.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 30/05/1996

Réponse. - Le projet de la Commission européenne de modification de la réglementation relative aux conditions d'élevage des veaux de boucherie constitue en effet une remise en cause de l'organisation économique de cette filière. En ce qui concerne l'alimentation, la fixation d'un taux minimal d'hémoglobine sanguine, liée à une complémentation en fourrages grossiers et à un abreuvement ad libitum, conduirait, d'après les premières analyses menées à modifier le type d'animal produit, ce qui ne serait pas sans conséquences sur le niveau de consommation. En ce qui concerne l'habitat, si l'on doit modifier les conditions actuelles d'élevage, il convient, pour fixer de nouveaux critères, de se fonder sur une approche scientifique incontestable réalisée par des experts de compétence internationale et reconnue. L'opinion publique est de plus en plus sensible aux argumentations développées par les organisations de protection des animaux. Dans ces conditions, il apparaît fondamental d'éviter une détérioration de l'image de la viande de veau auprès des consommateurs. Le gouvernement français a déposé un mémorandum où il interroge la Commission européenne de façon claire et précise sur l'impact économique des modifications envisagées par rapport aux conditions actuelles de production dans le secteur du veau de boucherie et maintiendra une position de fermeté sur ce dossier.

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