Question de M. GAILLARD Yann (Aube - RPR) publiée le 07/12/1995
M. Yann Gaillard attire l'attention de M. le ministre de la culture sur nos églises de village. Le temps est loin (1914) où Maurice Barrès s'indignait dans la Grande Pitié des églises de France de l'indifférence des communes envers ces édifices, et citait, dans son réquisitoire, certaines communes de l'Aube. Toutes, aujourd'hui, dans ce département, acquiesceraient à la question posée par Barrès sur leurs églises : " La plus modeste n'est-elle pas infiniment précieuse sur place ? " Or aujourd'hui, sur quatre cents édifices, moins de la moitié, cent quatre-vingts, sont pris en compte - inégalement - par l'Etat, soit par classement, soit par inscription à l'inventaire supplémentaire. Depuis peu, le département de l'Aube a créé un programme d'aide. Mais, même en prenant en compte les subventions de l'Etat (DGE), et celles de la région ou du département, il reste toujours une part résiduelle importante à la charge des communes. Pour les petites communes rurales, attachées à leur édifice religieux comme à un symbole de leur identité, alors même qu'il est de moins en moins utilisé pour les offices, c'est un souci majeur. Leurs maigres budgets sont obérés par des travaux, sans commune mesure avec leur utilité immédiate : il s'agit donc bien, de leur part, de sauvegarder cet élément essentiel de notre patrimoine, et de le faire in situ, tant que la ruralité a encore les moyens et la volonté de se battre. Il demande au ministre quelle place il réserve à cette " immense végétation d'églises " dans sa politique patrimoniale.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 15/02/1996
Réponse. - Il est précisé à l'honorable parlementaire que le patrimoine cultuel (églises, chapelles, abbayes,...) représente 50 p. 100 du patrimoine classé en France, et 55 p. 100 des éléments du patrimoine appartenant aux communes. Ce chiffre montre l'importance de la part prise dans le patrimoine protégé par ce type de monument. En outre, plus de 700 opérations de restauration ont été aidées par l'Etat grâce au crédit inscrit au budget du ministre de la culture au titre du patrimoine rural non protégé représentant 35 millions de francs en 1995 (chapitre 66.20/20). Les édifices culturels représentent très largement les principaux bénéficiaires de cet effort. Ces crédits sont entièrement déconcentrés, et ainsi mis à la disposition des préfets de région (directions régionales des affaires culturelles) pour soutenir les opérations de restauration d'édifices, qui, sans mériter une protection, doivent néanmoins faire l'objet d'une attention particulière.
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