Question de M. ROUQUET René (Val-de-Marne - SOC) publiée le 13/12/1995
M. René Rouquet attire l'attention de M. le ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration sur la montée alarmante des inégalités qui amène les collectivités locales à payer chaque jour un lourd tribut à l'exclusion. Alors que leurs dépenses d'action sociale augmentent de façon exponentielle, on constate aujourd'hui une régression des dépenses allouées à la formation des agents de la lutte contre l'exclusion. En effet, les crédits consacrés à la formation des travailleurs sociaux n'augmentent que de 0,47 p. 100 ce qui ne suit même pas l'augmentation prévue du coût de la vie en 1996. Cette baisse est un coup porté au dispositif de formation du travail social, qui se voit imposer depuis ces dernières années une diminution importante des subventions de l'Etat en francs constants et la mise en place de quotas limitatifs d'étudiants entrants. Ainsi, pour certains métiers du travail social, le nombre de diplômes est devenu insuffisant pour pourvoir les postes vacants. Enfin, l'aide aux réseaux associatifs voit ses crédits subir une chute de 30 p. 100 passant de 12,75 à 9 millions de francs. On ne peut que regretter ce désengagement de l'Etat, au regard du rôle social que jouent les personnes diplômées de ces centres, les acteurs de terrain et les associations. Il faut rendre hommage à l'action de ces travailleurs sociaux, éducateurs de rue, animateurs d'équipes de prévention, militants associatifs, qui se trouvent en première ligne au contact de l'exclusion, pour restaurer le lien social et recréer des structures d'intégration, là où l'Etat s'est désengagé, là où aucune institution n'intervient. A l'heure où les communes doivent faire face aux risques de marginalisation qui touchent de plus en plus de jeunes, les élus locaux ne peuvent que s'inquiéter de voir l'action quotidienne des acteurs de la politique de la ville, entravée par la diminution du nombre de travailleurs sociaux formés et la baisse des crédits alloués aux associations de terrain. C'est pourquoi, il lui demande de bien vouloir préciser quels sont les moyens que l'Etat est prêt aujourd'hui à consentir, pour améliorer le financement des centres de formation des travailleurs sociaux et assurer le développement du tissu associatif, afin de permettre aux collectivités locales de mener une action efficace de prévention et d'encadrement qui soit à la mesure du problème de l'exclusion, qui soit à la hauteur des attentes de la jeunesse de notre pays
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Réponse du ministère : Aménagement du territoire publiée le 20/12/1995
Réponse apportée en séance publique le 19/12/1995
Le texte de cette réponse n'est pas disponible en format numérique.
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