Question de M. GINÉSY Charles (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 02/11/1995
M. Charles Ginésy attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur les grandes difficultés rencontrées par les producteurs français de fruits et légumes, et notamment ceux des Alpes-Maritimes, du fait de la baisse importante des cours du marché et d'une concurrence déloyale de certains pays européens. Il lui fait remarquer que les producteurs français connaissent de gros problèmes pour écouler leurs productions en raison de charges très lourdes qu'ils subissent et qui représentent parfois le triple de celles en vigueur en Italie, en Espagne et en Amérique latine. Il lui rappelle que ces pays bénéficient d'avantages liés aux disparités monétaires et à la dévaluation de leur monnaie. En conséquence, il lui demande s'il envisage de prendre de nouvelles dispositions réglementaires pour, d'une part, contrôler plus rigoureusement l'arrivée de fruits et légumes de provenance européenne sur le territoire national, et pour, d'autre part, compenser la perte de revenus des producteurs français du fait des distorsions de concurrence, principalement celles de nos deux voisins européens l'Italie et l'Espagne.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 25/04/1996
Réponse. - Les producteurs de fruits et légumes ont été confrontés à des difficultés de commercialisation d'origine à la fois structurelle et conjoncturelle, qui se traduisent par un endettement excessif des exploitations. En concertation avec les producteurs organisés, les mesures les mieux adaptées ont été envisagées pour atténuer les effets des perturbations, dont certaines productions ont pâti à des degrés divers, entraînant un endettement excessif des exploitations. Des instructions ont été données par les autorités nationales pour que ces aides soient accordées en priorité à ceux qui produisent les fruits et légumes les plus touchés par les difficultés. Cette mesure exceptionnelle de désendettement fait partie d'un dispositif général de soutien au secteur, comprenant la mise en jeu du Fonds d'allégement des charges financières des agriculteurs, le maintien en 1996 du dispositif d'aménagement de la dette, ainsi que la mise en place de mesures structurelles destinées à renforcer la compétitivité des entreprises. S'agissant par ailleurs des charges sociales, un effort important a aussi été accompli pour alléger le coût du travail salarié. La loi du 4 août 1995 relative aux mesures d'urgence pour l'emploi et la sécurité sociale a prévu une réduction dégressive des charges patronales de sécurité sociale, qui s'appliquent aux producteurs de fruits et légumes. Les exploitants agricoles bénéficient également de taux de cotisations de prestations familiales favorables résultant d'une anticipation sur l'échéancier de la loi quinquennale pour l'emploi du 20 décembre 1993. Il est à souligner que, dans un souci de simplification, la loi de finances pour 1996 prévoit de fusionner les deux mesures ci-dessus indiquées, à titre expérimental du 1er octobre 1996 au 31 décembre 1997. La fusion s'opérera sur la base du mécanisme de réduction mis en place par la loi du 4 août 1995, mais en élevant le plafond des salaires ouvrant droit à cette réduction de 1,2 à 1,33 SMIC. En outre, dans le cadre de la conférence annuelle agricole du 8 février 1996, il a été décidé des aménagements au régime fiscal des agriculteurs ainsi qu'au régime des retraites. Dans ce même cadre, l'amélioration du dispositif d'exonération partielle de la part patronale des cotisations sociales sur les travailleurs occasionnels bénéficiera plus particulièrement au secteur des fruits et légumes, qui est également concerné par l'extension du dispositif d'allégement des charges d'assurance grêle. Ce soutien apporté aux producteurs de fruits et légumes par le biais de l'allégement des charges financières et sociales montre toute l'attention du Gouvernement pour cette activité. Par-delà les problèmes qui ont touché ce secteur, le Gouvernement reste vigilant pour que la commission européenne respecte ses engagements en matière de préférence communautaire et pour que la réforme de l'OCM mette en place des instruments de régulation du marché plus efficaces.
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