Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 13/07/1995
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de la santé publique et de l'assurance maladie sur les mesures de prévention du cancer du sein qui, découvert à un stade débutant, donne à la patiente les chances de pouvoir être traitée rapidement et définitivement. Elle lui fait remarquer que le monde médical s'accorde pour dire que l'examen de mammographie devrait être pratiqué chez toutes les femmes à partir de quarante-cinq ans, une fois tous les trois ans, ou tous les deux ans, selon les antécédents des patientes. Elle lui demande quelles mesures elle envisage pour engager une nouvelle campagne, dégager des moyens supplémentaires afin de permettre à chaque femme à partir de quarante-cinq ans de bénéficier de dépistages gratuits
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Transmise au ministère : Travail
Réponse du ministère : Travail publiée le 15/02/1996
Réponse. - L'efficacité d'un programme de dépistage de masse se mesure par la réduction de la mortalité. Différentes études ont montré que le dépistage de masse par mammographie peut réduire de l'ordre de vingt à quarante p. 100 la mortalité par cancer du sein, chez les femmes de cinquante à soixante-neuf ans qui se soumettent régulièrement à une mammographie tous les deux ou trois ans. Concernant les femmes de quarante à quarante-neuf ans, les résultats sont divergents avec une tendance majoritaire montrant qu'il n'existe aucun bénéfice à un dépistage de masse dans cette tranche d'âge. D'autre part, avant cinquante ans, les seins ont une forte densité hydrique rendant difficile la lecture d'une mammographie faite dans les conditions du dépistage de masse. Ceci a pour conséquence un nombre plus important d'erreurs de lecture et en particulier d'erreurs dans le sens d'une lecture classée négative alors qu'elle se révèle positive avec des examens plus poussés. Le programme national de dépistage systématique du cancer du sein, actuellement opérationnel dans quinze départements, veut offrir aux femmes un dépistage avec le maximum de garanties. En conséquence, devant les incertitudes scientifiques et les risques de rendu de résultats erronés pour la tranche d'âge de quarante à quarante-neuf ans, le choix au niveau national comme dans la plupart des pays a été de ne s'adresser qu'aux femmes de cinquante à soixante-neuf ans. Pour les femmes de quarante à quarante-neuf ans, et dans le cadre d'un dépistage individuel, le médecin peut, en fonction des signes cliniques et des facteurs de risque, prescrire une mammographie qui sera alors remboursée par la sécurité sociale au taux habituel de remboursement des actes de radiologie.
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