Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 22/06/1995
M. Edouard Le Jeune attire l'attention de Mme le ministre de la santé publique et de l'assurance maladie sur une étude menée par un chercheur français, membre du Groupe d'étude et de la recherche sur la douleur et consultant à l'institut mutualiste Montsouris concernant le traitement des douleurs du cancer. Cette enquête réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 605 patients atteints d'un cancer, tirés au sort et répartis dans vingt établissements français (hôpitaux publics, universitaires, cliniques privées, centres de traitement du cancer, centres de soins à domicile), montre que l'évaluation et le traitement des douleurs provoquées par le cancer sont insuffisants en France. Il lui demande, en conséquence, quelles dispositions elle envisage de prendre afin de remédier à cette situation difficilement supportable pour les malades.
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Transmise au ministère : Travail
Réponse du ministère : Travail publiée le 22/02/1996
Réponse. - L'enquête réalisée par les membres du groupe d'étude et de recherche sur la douleur avec l'aide du ministère chargé de la santé, auprès de 605 patients cancéreux révèle l'insuffisance de la prise en charge de leur douleur : en effet, 56 p. 100 d'entre eux sont des patients douloureux, parmi lesquels 30 p. 100 n'ont reçu aucun traitement contre la douleur. Ce nouveau constat n'a pu que renforcer la volonté du ministère du travail et des affaires sociales de lever l'ensemble des obstacles à la lutte contre la douleur. C'est pourquoi l'amélioration de la formation tant initiale que continue des professionnels médicaux et para-médicaux, le renforcement de l'action des établissements de santé comme des établissements sociaux et médico-sociaux, et la levée des difficultés administratives à la prescription de morphine constituent les élements principaux des orientations du ministère chargé de la santé en matière de prise en charge de la douleur. De nouvelles actions seront engagées en 1996 : sur la base d'un travail élaboré par l'agence nationale pour le développement de l'évaluation médicale (ANDEM), la " labellisation " des centres de lutte contre la douleur permettra la reconnaissance de pôles thérapeutiques ou de formation. Enfin, le récent rapport sur la prise en charge de la douleur du cancer chez l'adulte en médecine ambulatoire conçu par l'ANDEM, véritable " aide " à la décision pour les médecins généralistes, contribuera à améliorer au-delà des patients cancéreux, l'ensemble des pratiques de soins en matière de lutte contre la douleur. A ce titre, ce véritable guide s'intègre pleinement dans la politique conduite par le ministère dans ce domaine, dont il constitue d'ailleurs l'un de ses plus récents éléments.
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