Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 02/03/1995
M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation dans laquelle se trouve le Nigeria. Des tensions préoccupantes se multiplient dans cet Etat depuis juin 1993, date à laquelle les élections présidentielles ont été annulées. Nombre d'observateurs expriment la crainte de voir bientôt cette région être le théâtre d'une guerre civile meutrière opposant ethnies nordistes et sudistes du pays. Il lui demande quelles démarches et quelles actions la France entend mettre en oeuvre, en vue de prévenir ces risques de conflit et de rétablir le processus de démocratisation commencé il y a deux ans.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/03/1995
Réponse. - Le ministre des affaires étrangères partage les préoccupations de l'honorable parlementaire devant l'absence de démocratie et les violations des droits de l'homme au Nigeria. L'annulation des résultats de l'élection présidentielle de juin 1993, dont le vainqueur présumé, M. Abiola, est incarcéré depuis juin 1944, et l'instauration d'un pouvoir autoritaire par le général Abacha le 17 novembre 1993, ont plongé le Nigeria dans une impasse politique ainsi qu'en témoigne la tentative de coup d'Etat militaire rendue publique le 10 mars 1995. La France a, à plusieurs reprises, appelé les autorités nigérianes à rétablir la démocratie et à respecter les droits de l'homme. Pour manifester concrètement l'importance qu'elle attache à cet objectif elle a, avec ses partenaires de l'Union européenne, mis en oeuvre plusieurs mesures parmi lesquelles la suspension de la coopération dans le domaine militaire, des restrictions sur les ventes d'armes et sur la délivrance de visas aux militaires, l'examen au cas pas par cas des nouveaux projets d'aide, la suspension de toutes les visites de haut niveau non indispensables. Récemment encore, l'ambassadeur de France au Nigeria, agissant au nom de la présidence de l'Union européenne, a effectué une démarche auprès de M. Kingibe, ministre des affaires étrangères, pour demander aux autorités nigérianes de s'engager sur un calendrier précis de retour à la démocratie et de mettre fin aux violations des droits de l'homme. La France ne cessera pas de se montrer vigilante à cet égard.
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