Question de M. SAUNIER Claude (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 02/02/1995
M. Claude Saunier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la question de la pêche subaquatique des ormeaux. Des licences pour la pêche subaquatique des ormeaux ont été délivrées. Or ces autorisations mettent ces espèces en péril. En effet, les horaires, les lieux de pêche, la quantité journalière, les lieux de débarquement sont libres, laissant ainsi la porte ouverte à tous les abus. Ainsi, en 1993, 96 tonnes d'ormeaux ont-elles été exportées vers le Japon alors que les autorisations de pêche ne s'élevaient qu'à 20 tonnes. Il serait souhaitable que des moyens fiables et incontournables pour encadrer ce type de pêche soient trouvés ; par exemple, que soit définie une quantité journalière maximum, qu'avant l'embarquement les lieux de pêche et de débarquement soient obligatoirement signalés. Aussi, il demande si le ministère entend prendre rapidement des mesures afin de régler ce problème, qui met ces espèces en péril.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 27/07/1995
Réponse. - La pêche sous-marine des ormeaux, auparavant interdite en Bretagne Nord, repose désormais sur un régime de licences de pêche professionnelle mis en place par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins, selon les recommandations de l'IFREMER et approuvé par arrêté préfectoral. Ce nouveau dispositif réglementaire prévoit la fixation de quotas, de dates d'ouverture et de fermeture de la pêche ainsi que la détermination d'une taille minimale des captures autorisées supérieure à celle fixée par la réglementation générale, 90 contre 80 millimètres. Par ailleurs, chaque sortie en mer doit faire l'objet d'une déclaration préalable, tandis qu'un suivi des captures est également prévu. Cette nouvelle réglementation institue une gestion qui permet de lier l'effort de pêche à l'état des stocks grâce à une association étroite des professionnels. Cette responsabilisation des acteurs économiques devrait permettre de mieux lutter contre les pratiques de braconnage qui, en définitive, nuisent aux usagers de la mer respectueux de la ressource. Le souci de protection de cette ressource a également conduit à l'élaboration d'un arrêté en date du 3 février 1995 concernant la pêche à pied des ormeaux le long du littoral de la région Bretagne. La pêche à pied des ormeaux est interdite en période estivale, du 15 juin au 31 août, dans la mesure où la pression sur les stocks est, à cette période de l'année, la plus forte. En outre, lorsque la pêche de cette espèce est permise, elle ne peut avoir lieu qu'à la main ou à l'aide d'un croc à crabes. Parallèlement, les captures sont limitées à 20 ormeaux par personne et par jour de pêche. Par ailleurs, la pêche sous-marine des ormeaux à titre de loisir demeure interdite par quelque procédé que ce soit. La protection de la ressource est un impératif catégorique des pouvoirs publics et concerne l'ensemble des usagers de la mer. A cet égard, si les prises des pêcheurs plaisanciers ont été précisément limitées, les pêcheurs professionnele ont vu leur activité soumise à un régime contraignant de licence.
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