Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 17/11/1994
M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la tragédie des 3 otages des Khmers rouges et plus particulièrement sur les circonstances de la mort affreuse de notre compatriote Jean-Michel Braquet. Il lui demande si tout a été vraiment tenté pour le retrouver et le sauver, en partant du principe que la vie d'un être humain n'a pas de prix et ne saurait se discuter sur la valeur d'un échange. A-t-il bénéficié de tous les efforts de notre diplomatie, de nos intermédiaires ou d'autres personnes influentes ? Le silence de fin août à octobre est-il normal ? A-t-on vraiment agi avec la plus forte des énergies ?
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 23/02/1995
Réponse. - Lors de l'attaque du train Phnom Penh Sihanoukville, le 26 juillet 1994, outre le Français Jean-Michel Braquet, un ressortissant britannique et un ressortissant australien ont été enlevés, ce qui a nécessité une action coordonnée des autorités des trois pays concernés pendant toute la crise. Un contact permanent a été établi aussi bien à Paris qu'a Phnom Penh entre l'administration française et la famille de Jean-Michel Braquet, dont le père a résidé pendant plusieurs semaines à Phnom Penh et s'est tenu en relation étroite avec notre ambassade. Dès l'enlèvement, les autorités françaises ont agi sans relâche dans toutes les directions pour multiplier les contacts et les interventions. Notre ambassadeur à Phnom Pen a été mobilisé en permanence pendant trois mois pour traiter cette affaire. Tous les services parisiens concernés ont tenu parallèlement une cellule de crise. Le ministre des affaires étrangères s'est entretenu avec son homologue cambodgien, le prince Norodom Sirivudh le 25 août et le co-premier ministre cambodgien, M. Hun Sen, le 16 septembre. Nous avons saisi le roi Sihanouk dont on connaît l'influence sur toutes les parties cambodgiennes. Les autorités chinoises, thaïlandaises et indonésiennes ont été saisies de cette affaire afin qu'elles usent de leur influence dans la région. Tout ce qui pouvait être entrepris l'a été, s'agissant d'un drame se déroulant sur le territoire d'un Etat souverain. Il convient de rappeler enfin que les coupables sont les Khmers rouges, responsables de la mort d'un million de Cambodgiens. Leur comportement dans cette affaire a été erratique et leurs motivations obscures, ce qui explique les difficultés de commnication dont l'honorable parlementaire fait état. La France a solennellement condamné cet assassinat et exige que toute la lumière soit faire et que les coupables soient châtiés par les autorités cambodgiennes. Une enquête et une action judiciaire sont engagées à Phnom Penh.
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