Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 17/11/1994

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de la défense, sur l'intérêt qu'a notre pays à renouer des liens plus étroits avec l'Afrique du Sud, en particulier dans le domaine militaire et plus spécialement avec l'aviation sud-africaine. Il convient de rappeler les années où Atlas obtenait, il y a vingt ans, les licences de production de " l'Alouette ", du " Puma " et du " F.1 ". Cet accord d'ailleurs peut et doit concerner l'ensemble de la défense nationale, permettant de renouer avec ce pays, porte-avions fixe du monde libre.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 12/01/1995

Réponse. - L'Afrique du Sud est un pays à fort potentiel industriel et le secteur de la défense, qui s'est beaucoup développé après les embargos qui lui ont été imposés, a atteint un bon niveau technologique dans de nombreux domaines tels que les hélicoptères, les missiles ou bien l'électronique de défense. La levée de l'embargo n'offre certainement pas un marché de grande ampleur à nos entreprises mais des opportunités de partenariats industriels avec des sociétés soucieuses de préserver leurs acquis technologiques industriels. Dans le secteur de la construction navale, où les compétences sud-africaines s'articulent autour d'arsenaux de maintenance, d'un institut étatique de recherche à Simon's Town et des chantiers Dorbyl à Durban, des liens anciens existent entre la France et l'Afrique du Sud notamment dans le domaine des sous-marins du type Daphné. Ainsi, pour la réalisation du projet, actuellement le plus important, de fourniture de quatre frégates destinées à la marine sud-africaine, la direction des constructions navales propose d'associer industriellement les chantiers Dorbyl en y faisant fabriquer trois des quatre bateaux ; si sa proposition était retenue, la direction des constructions navales prendrait une participation dans le capital de ces chantiers qui connaissent aujourd'hui une situation délicate. S'agissant du secteur de l'aéronautique, l'industrie sud-africaine, qui s'est développée à partir de licences italiennes et françaises, est organisée autour du groupe public Denel et en particulier des sociétés Simera/Atlas (avions et hélicoptères), OTR (recherche et développement) et Houwteq (espace). Les liens entre Eurocopter et la société sud-africaine Atlas Aviation sont anciens puisque Aérospatiale avait vendu à cette entreprise les licences des hélicoptères Alouette et Puma. Aujourd'hui, le produit phare d'Atlas Aviation, l'hélicoptère d'attaque Rooivalk, est un concurrent du Tigre, notamment au Royaume-Uni. Les perspectives de coopération entre les deux entreprises visent à fournir une réponse commune au besoin sud-africain en matière d'hélicoptère naval (Cougar marine) et au renouvellement des Alouettes III grâce à des BK 117 ou des EC 135. Par ailleurs, les deux sociétés envisagent de s'associer pour utiliser les capacités d'Atlas Aviation comme base de maintenance des produits Eurocopter dans l'ensemble de l'Afrique australe. Enfin, il est à souligner que les sociétés françaises entreprennent leurs actions dans un cadre de sévère compétition internationale. Toutefois, l'antériorité des relations entre nos deux pays dans le domaine de l'aéronautique et de l'industrie de défense devrait être, a priori, un atout que les sociétés françaises devront savoir faire fructifier.

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