Question de M. HUGO Bernard Charles (Ardèche - RPR) publiée le 03/11/1994

La revalorisation de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), prévue dans le projet de loi de finances pour 1995, aboutira à une hausse de 20 à 25 cts/litre pour le supercarburant plombé, et de 28 à 35 cts/litre pour le supercarburant sans plomb. Cet alourdissement de la fiscalité sur les supercarburants ne manquera pas d'avoir des conséquences néfastes dans multiples domaines. En effet, la réduction de l'avantage fiscal sur le super sans plomb entraînera une consommation accrue des ventes de super plombé, alors que la France utilise le carburant vert à 41,1 p. 100, se situant seulement au septième rang en Europe. Elle incitera également les automobilistes à s'orienter encore plus sur le gazole, qui pollue davantage. En outre, cette revalorisation poussera le consommateur vers les grandes surfaces et contribuera à la disparition de nombreuses petites stations-service, surtout dans les campagnes, qui aura pour conséquence la suppression de milliers d'emplois, aggravant ainsi la désertification de communes, en particulier en zone rurale. Aussi, M. Bernard Hugo demande à M. le ministre du budget s'il ne serait pas opportun de réduire cette hausse annoncée afin de ne pas pénaliser les automobilistes et les professionnels de ces petites stations-service.

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Réponse du ministère : Budget publiée le 12/01/1995

Réponse. - En 1989, l'instauration d'un avantage fiscal pour le supercarburant sans plomb par rapport au supercarburant plombé était destinée à favoriser le lancement de ce nouveau carburant et à inciter les automobilistes à acheter des véhicules équipés de pots catalytiques. Dans la mesure où, d'une part, le supercarburant sans plomb représente maintenant 50 p. 100 des consommations totales de supercarburants et, d'autre part, tous les véhicules à essence neufs commercialisés depuis le 1er janvier 1993 sont obligatoirement équipés d'un pot catalytique exigeant l'emploi de ce carburant, il n'y a plus lieu de maintenir l'avantage à son niveau actuel. Par ailleurs, la recommandation européenne d'appliquer un différentiel de 59 écus/1 000 litres (soit 33,5 centimes par litre) n'a aucun caractère contraignant. Quatre Etats membres de l'Union européenne (Danemark, Espagne, Irlande et Portugal) n'en tiennent, d'ores et déjà, pas compte. Dans ces conditions, la mesure de réduction de l'écart de taxe intérieure de consommation entre le supercarburant sans plomb et le supercarburant plombé proposée à l'article 8 du projet de loi de finances pour 1995 se justifie pleinement, remarque étant faite que l'écart subsistant, soit 26,28 centimes par litre au lieu de 33,50 centimes actuellement, est de nature à inciter les automobilistes qui ont encore le choix entre les deux carburants à opter pour le supercarburant sans plomb.

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